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172 de Vandoyer, lorsque je passe devant les temples mignons de Vienne et de Nîmes. Je me suis respectueusement courbé devant l'arc de triomphe de Marins, les portes de Die et d'Autun, les restes élégants de Vaison, d'Aps, de Carpentras, du Tricastin. Mais je trouve détestable, et je l'avoue, ce monument grossier que les Viennois nous offre en admira- tion sous le nom du plan de YAiguille. Je ne puis souscrire aux éloges prodigués à telle ou telle célèbre mosaïque, malgré leur importance dans l'histoire de l'art et des coutu- mes chez les Romains. Ce que j'admire dans Rome ou Alhè^ nés, c'est la perfection immense de la statuaire ; le bon goût des ornements, des détails,la disposition et l'emplace- ment des édifices, les vastes conceptions qui érigèrent les Thermes de Dioctétien, le temple de la Paix et ce majes- tueux Colysée. J'aime les Romains quoiqu'ils s'éloignent de la pureté et de la simplicité athénienne, parcequ'ils ont compris plus d'une fois que les édifices d'une ville ne devaient pas tous se ressembler, parcequ'ils ont senti des nuances dans le culte et les habitudes. Voyez leur temple de Vesta, qu'il est beau, entouré d'un péristyle corinthien circulaire! Leur temple de la Paix, avec ses énormes et sublimes voûtes, ne parle-t-il pas autant à votre esprit que les parallélogrammes de l'art primitif ? Le Panthéonj œuvre admirable qu'on a défigurée après l'avoir volée indignement, n'est-il pas toujours superbe derrière son portique, avec son œil unique ouvert en face du ciel ? Il n'a plus de bronzes; pourtant, Michel-Ange et les autres les lui ont ravis de jalousie et de dépit. Ils croyaient cacher leur médiocrité, par cet emprunt fait au règne d'Auguste. Pauvres gens ! Mais si j'aime ces beaux monuments, ce n'est poiut^ croyez moi, à cause de l'uniformité de leurs plans, ni de la régularité de leurs coupes. Je les aime ainsi, mais non par- cequ'ils sont ainsi. J'aime le Panthéon à !Agrippa tout autant peut-être que Ste-Gudule, mais St-Bavon et St-Maurice me