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â&7 Overbeck, le grand peintre chrétien de Munich, dont les lithographies d'Unterwalder viennent de nous révéler les chefs-d'œuvre, a pu serrer la main au chef de l'Ecole fran- çaise. Les jeunes élèves qui grandissent sous ces deux maî- tres , ont continué leurs idées et suivi la même tendance : nous n'aurions pas su que M. Flandrin travaille avec M. In- gres , et que d'intimes relations d'amitié et de croyance artis- tiques les unissent ensemble, que nous aurions cependant reconnu la parenté de ces deux natures de dessin et de cou- leur. Le Jeune Pâtre est vigoureusement coloré et étudié dans une rare perfection de détails et de dessin. Dans son autre tableau , Dante, conduit par Virgile, offrant des consolations aux envieux. M. Flandrin avait à craindre une concurrence redoutable , le tableau de Seheffer, qui a paru à la dernière exposition. M. Seheffer avait peint une épi- sode du même sujet: Virgile et Dante dans les'enfers, ren- contrant l'ombre de Pdulo et de Francesca di Rimini. Cette toile était admirable/i et une longue suite de succès jointe à un sentiment pojpque très-développé , avaient valu à cette œu- vre une estime et une popularité méritées. M. Seheffer^ plus que tout autre, était fait pour peindre cette tète historique et puritaine du Dante , et effrayer qui- conque voudrait tenter la même tâche après lui. Son imagi- nation toute allemande , saisit merveilleusement, et comme par une profonde sympathie de nature , les secrètes beautés de la poésie. Les inspirations et les féeries de nos plus grands contemporains lui sont familières, plus d'une fois il rendu avec un rare bonheur les créations de nos chefs de la littéra- ture. La poésie est sœur de la peinture , et c'est avoir acquis une double force, que de réunir dans son intelligence les deux conceptions. Or, voyez par les premières œuvres de Seheffer et ses succès , combien il était dangereux à M. Flandrin, d'aborder un sujet pareil , et de peindre après lui la même tête. Burger a chanté Lénore, la pauvre séduite , entraînée par