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223 héberger ces malheureux qui accouraient, fuyant, au mi- lieu de la nuit, leurs maisons incendiés , et chargés des dé- bris de mobilier qu'ils avaient pu arracher aux flammes ; il fallait enfin accueillir quelques personnes notables , réduites à demander un asyle à l'hospice, ou à rester exposées, sur la voie publique, aux coups de feu qui se croisaient continuelle- ment. On conçoit combien était nécessaire, en de telles cir- constances, une surveillance active, courageuse et éclairée. II convenait même qu'elle fut exercée, et dirigée par un homme connu dans l'établissement, y ayant de l'influence et de l'autorité, et auquel chacun fut disposé à obéir. Eh bien! cet homme a été promptement trouvé ^ ou pour mieux dire on a pas eu la peine de le chercher. Le premier des administra- dans le département du Rhône mais hors de la ville ; 11 dans celui de l'Ain ; 10 dans celui de l'Isère ; 9 dans celui de Saône-et-Loire ; 7 dans celui de la Loire , et autant dans le Jura ; les autres irès-disséminés avaient pour lieu de naissance trente autres départements, excepté 20 qui étaient étrangers, et parmi lesquels on comptait 7 savoyards, 29 n'avaient pas vingt ans ; le plus grand nombre appartenait à l'âge adulte ; 22 étaient âgés de 50 à 77 ans. La plupart avaient leur domicile habituel dans les faubourgs , particulière- ment dans ceux de la Guillotière et de la Croix Rousse ; les autres sortaient presque tous des quartiers les plus populeux et surtout des rues que l'on ren_ contre entre la place des Cordeliers et la rue de la Barre , entre le quai du Rhône et la place des Jacobins. Quant à la proportion dans laquelle chaque profession parait avoir fourni des combattants, j'ai compté 31 ouvriers en soie, 25 journaliers et domestiques , 14 cordonniers et 10 tailleurs; le reste appar- tenait à des professions très diverses. Il est inutile , sans doute , de faire observer que ce n'est ici qu'une faible portion de la statistique des individus morts ou blessés dans la classe ouvrière pendant les'journées d'Avril ; car , pour en avoir le nombre total, il faudrait ajouter à ce travail, un travail analogue en ce qui concerne les malades ad- mis dans les diverses ambulances improvisées , et ceux qui se sont fait traiter dans leur domicile. Mais les calculs portés sur ce tableau, établissent d'une manière à peu près positive, la proportion numérique des morts et des bles- sés , suivant l'âge , le pays et la profession des individus qui ont pris part à l'insurrection.