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484 LES JULLIACIENS AU SIEGE DE LYON reparut plus sur la scène politique. Nommé au grade honorifique de maréchal de camp le 23 mai 1825, il passa dans la retraite le reste de sa vie, « n'ayant auprès de lui « que le plus jeune de ses trois fils qui lui aida à supporter « les infirmités sans nombre, qui l'accablèrent longtemps « avant son dernier jour » (1). Il mourut à Millery le 21 décembre 1837. Celui qui lui avait sauvé cinq fois la vie, était Jean- François d'Estienne (2). Il avait quitté Juilly, le 25 août 1777, après les études les plus brillantes, laissant la réputa- tion « d'un élève fort remarquable, mais d'une vanité non « moins considérable». Entré dans les grenadiers royaux, il n'obtint que le grade de porte-enseigne. Humilié, il abandonna le service, et revint à Lyon continuer le com- merce paternel. Mais la fortune n'arriva pas plus que l'avancement. Déclaré en faillite, d'Estienne se retira à Brignais, ne voyant plus de ses anciens condisciples que DervieuduVillars. Aigri par l'insuccès, ayant voué lui aussi une haine féroce à ce régime social, seule cause selon lui de ses malheurs, il se lança dans les sociétés populaires, fut choisi « et faire taire les passions même les plus ardentes jusqu'à l'esprit de « parti! » (A Paris, chez Belin, 1868, p. 16). Fouché, lui aussi, sauva plusieurs de ses anciens élèves en les cachant dans sa maison. Voir sa vie par M. Madelin (Paris, Pion, 1901). (1) Revue du Lyonnais, tome XVII, année 1838. (2) Jean-François d'Estienne, fils de Jean, marchand-drapier et de Marie Fontanille, mariés à Saint-Nizier le 15 mai 1753, né à Lyon, le 31 juillet 1755, élève de Juilly du 9 septembre 1770 au 25 août 1777, secrétaire de l'Académie en 1776. Voir BAUX, Nob. du Bugey, p. 48, 95, 251, 252, 256, 257, 258, 259. — STEYERT.— LACHESNAYE.— BALLEYDIER, t. III, p. 110 (Arch. mun., doss. pers. 1. 508 et 589). Le correspondant à Juilly était M. Etienne l'aîné, négociant rue Saint-Denis, « au mulet chargé », à Paris.