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                       SA VIE ET SES TRAVAUX                           .343

cédés nouveaux, le privilège exclusif d'approvisionner la France. La
chapellerie du feutre de castor, pour laquelle Londres était sans rival,
devint à la fin du xvir= siècle, grâce à Etienne Mazard, une de nos plus
florissantes industries ; la fabrication des boutons, enlevée également à
l'Angleterre, vers 1756, par Paul Le Cour, dut ses progrès principaux à
Louis-Antoine Mouterde. L'an 1772 fut marqué par l'invention des
paillons, 1789 par la création du premier atelier de construction de
machines, et 1790 par le succès des essais monétaires de Jean-Marie
Mouterde, père du précédent, qui avait trouvé le moyen de monnayer le
métal de cloches.


   Une bibliothèque technique d'ouvrages d'art devait être
jointe au musée. Le rapporteur, avec beaucoup de bon sens
et de prudence, estimait que l'on devait débuter modes-
tement, s'appuyant sur l'expérience acquise jour par jour
par le développement des différentes sections. Il ajoutait que
beaucoup de questions de détail ne pouvaient être résolues
qu'avec le temps, il concluait enfin en ces termes :

   La patrie de Philibert de Lorme, de Jacques Stella, de Coysevox, des
 Coustou, de Gérard Audran et de Jacquard a dans son sein les éléments
de tous les progrès. Le génie de l'invention y est sans cesse en éveil; la
distinction et la perfection du travail ne s'y sont jamais démenties.
L'imagination des dessinateurs et la science des fabricants ne le cèdent
ni à l'esprit ardent d'entreprise des commerçants, ni à l'habileté réfléchie
des ouvriers. L'intelligence, l'activité et la probité sont des vertus com-
munes, et par les grandes manufactures qui ont résolu, avec les métiers
mécaniques, le problème d'allier l'exécution correcte au bon marché,
Lyon peut soutenir victorieusement la lutte pour la fabrication courante
avec l'industrie étrangère. La mode, cette impérieuse maîtresse, n'a
jamais trouvé Lyon soumis servilement à ses caprices ; elle reçoit, dans
ce milieu artiste, pour les étoffes de soie, comme à Paris, pour les objets
de toilette, de fantaisie et de luxe, ces corrections habiles qui tempèrent
ses extravagances et donnent un cachet d'élégance, même à des bizarre-
ries fugitives. A tant d'heureux dons, à des traditions et à des conquêtes
éprouvées par le succès, il faut ajouter des moyens nouveaux : le musée
d'art et d'industrie est un de ces moyens. Mais le système de la grande