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             LA MORT DE GUILLAUME DU BELLAY                        133

300.000 livres pour procurer des blés à sa province, « peu
lui challant de la despence, moyennant qu'il fàst service à
son prince » . Découragé, malade, sentant sa fin approcher,
Langey demanda la permission de revenir en France.
   Il fit son testament à Turin, le 30 novembre 1542, et
partit sans retard. Martin du Bellay raconte ainsi les motifs
de son voyage et sa mort (1) : « Le sieur de Langey,
voyant qu'on ne vouloit exécuter ce dont il avoit tant
travaillé et fait de si gros frais, tant à l'entretenement des
hommes, que pour la fourniture de ce qui y estoit néces-
saire, considéra bien que le pareil luy seroit faict en autres
choses : à ces causes, pour la débilité de ses membres (car il
estoit perclus à cause de ses longs travaux), avecques le
congé du Roy, partit de Turin en une littiere pour venir
devers luy, auquel il desiroit, avant que mourir, déclarer
beaucoup de choses pour son service, qu'il ne vouloit mettre
en la bouche d'autruy, craingant (sic) de faire tort à ceux
qui en luy s'estoyent fiez; mais il ne luy fut possible d'y
parvenir, car, le neufiesme jour de janvier mil cinq cens
quarante deux (2), trespassa à Sainct-Saphorin, sur le
mont de Tarare, au grand regret de plusieurs gens de bien,
de sçavoir et d'expérience ».
   D'autres documents nous permettent de compléter un
peu ce récit. M. de Langey était accompagné, selon son
habitude, de ses fidèles officiers, serviteurs et familiers :
Jacques d'Aunay, son neveu, François de Genouilhac,
seigneur d'Assier, François Erault, président du parlement
de Turin, Saint-Ay, ses deux médecins François Rabelais


  (1) Les Mémoires de. Mess. Martin du Bellay. Paris, Pierre L'Huilier,
1569, in-f° (livre IX, f. 295).
  (2) 9 janvier 1543, nouv. style.