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126                L'ACADÉMIE   DE LYON

 1793. Il avait été admis à l'Académie en 1754, et il en
devint le secrétaire perpétuel, en 1767, dans la classe des
sciences, à l'a suite de Christin; il exerça d'ailleurs ses
fonctions jusqu'à la fin. C'était un botaniste très instruit,
qui entretint des relations suivies avec Rousseau, Linné,
Jussieu et autres naturalistes célèbres. Il avait pour frère
cadet Charles-Pierre Fleurieu, qui fut capitaine de vaisseau,
puis Ministre de la marine sous Louis XVI, et ensuite
sénateur sous Napoléon, membre de l'Institut et du Bureau
des longitudes. Tout le monde s'accorde à faire mourir
l'ancien secrétaire perpétuel sur la fin de l'année 1793, à
l'âge de 64 ans.
   La série des morts violentes s'ouvre par celle de l'abbé
Rozier (1734-1793). Après une vie pleine de vicissitudes,
l'abbé Rozier (François), revint à Lyon en 1787 et fut admis
à l'Académie la même année. La Révolution ayant supprimé
le bénéfice du prieuré de Nanteuil le Haudoin, dont il jouis-
sait depuis plusieurs années, il accepta, le 18 septembre
 1791, la cure constitutionnelle des Feuillants (aujour-
d'hui Saint-Polycarpe), que lui offrit le suffrage de ses
concitoyens. Pendant le siège de Lyon, une bombe le tua
dans son lit dans la nuit du 29 septembre 1793.
   Pierre-Suzanne Deschamps (1743-1793), fut la seconde
victime du siège. L'Académie l'avait accueilli dans son sein
en 1781, bien qu'il eût, peu de temps auparavant, pris
parti contre elle dans le procès que les héritiers Adamoli
lui intentèrent en restitution de sa Bibliothèque. Le pré-
texte invoqué par les héritiers était que l'Académie n'avait
pas de local pour loger convenablement cette bibliothèque,
ni de personnel suffisant pour en faire jouir le public,
comme le demandait le testament. Le legs était daté de
1769 et l'on était arrivé à l'année 1776. Deschamps, qui
était avocat, avait accepté de plaider pour les héritiers.