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PENDANT LA PERIODE RÉVOLUTIONNAIRE 29 Dans la séance du 14 février, l'abbé de Castillon lut une lettre de Monge, à qui il avait été chargé d'annoncer son association à l'Académie de Lyon. Monge y parle de sa reconnaissance en termes très flatteurs pour la Compagnie. Il rappelle que c'est à Lyon que la carrière des sciences s'est ouverte à lui, que c'est, suivant son expression, aux bontés que l'Académie lui témoigna, en acceptant la dédi- cace de sa première thèse, qu'il doit le goût qu'il a con- servé depuis lors pour l'étude des sciences exactes. « Je suis l'ouvrage de l'Académie, ajoute-t-il, et il m'est bien doux aujourd'hui d'être inscrit au nombre des juges dont les encouragements ont tant influé sur le bonheur de ma vie. » Le 28 février, Bruyset donne lecture d'un mémoire sur l'entrepôt en franchise des marchandises étrangères, qui est proposé pour Lyon et pour trois autres villes maritimes du royaume. L'auteur voit dans ce projet une source pré- cieuse de richesses; il fonde son opinion sur l'exemple de la Hollande et de l'Angleterre et sur notre propre expérience. C'est à de semblables dispositions que le commerce de Lyon doit sa première splendeur; il en trouve de nombreux vestiges dans ses institutions actuelles et dans l'histoire de son commerce. L'examen des révolutions survenues dans l'assiette et la perception des droits de traite prouve que des vues trop légèrement adoptées ont fait passer ce commerce, dès le commencement du siècle, entre les mains des Baslois et des Genevois, et le moment de revenir sur ses pas avec avantage lui paraît arrivé. Il passe d'ailleurs en revue les objections les plus spécieuses qu'on a faites au projet, et, après les avoir combattues et détruites, il conclut que l'établis- sement provisoire de l'entrepôt projeté serait le moyen le plus sûr et le plus sage d'en apprécier les avantages et les inconvénients.