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24                  L'ACADÉMIE DK LYON

   Roland, qui avait terminé sa mission à Paris, était devenu
administrateur du district de la ville de Lyon, et Le Camus,
je crois, secrétaire greffier de la Municipalité.
   Savy, l'ancien maire, était maintenant président du Tri-
bunal du district, créé par la loi du 24 août 1790, et l'abbé
Rozier, que la Révolution avait dépouillé de son prieuré de
Nanteuil, est rentré dans la vie ecclésiastique : les élec-
teurs du district, assemblés dans l'église de l'Oratoire le
18 septembre, l'ont nommé curé de Saint-Polyearpe, et il
ne reparaîtra plus que très rarement aux séances de l'Aca-
démie.
   Il y a bien un académicien qui est député à l'Assemblée
législative, c'est Gaudin, ci-devant oratorien et conseiller-
clerc au Conseil supérieur de la Corse; mais Gaudin n'est
pas Lyonnais; il n'assiste pas aux séances académiques, et
c'est le Collège électoral de Luçon qui l'a envoyé siéger à
la Législative. Pour le moment, l'Académie ne peut plus
compter que sur elle-même pour faire valoir ses droits et
maintenir les traditions de la Compagnie.
   Elle l'avait compris, sans doute, en choisissant Delandine,
dès le 20 décembre 1791, pour directeur, en remplacement
de l'abbé Tabard. Delandine était de retour effectivement,
ainsi que ses deux collègues, Millanais et Deschamps,
depuis que la Constituante s'était dispersée. Il s'était immé-
diatement réinstallé dans son logement à l'Hôtel de Ville,
à côté de la Bibliothèque académique dont il avait la garde ;
et, ayant reçu en paiement plusieurs caisses de livres que
lui adressaient des libraires de Paris, il demanda que l'Aca-
démie voulût bien désigner des commissaires pour contrôler
ces livres comme lui appartenant en propre, ainsi qu'elle
l'avait déjà fait pour ceux qu'il possédait lors de sa première
installation à l'Hôtel de Ville. L'Académie accéda à sa