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             ÉTUDE SUU LA LANGUE UES HÉBREUX.                    391
gués primitives qui en émanèrent furent douées d'une vitalité et
d'une fécondité incomparables , et l'on vit se multiplier autour
de chacune d'elles des dialectes et des dérivés nombreux qui
s'échappaient de leur sein, comme sur les racines d'un chêne
vigoureux l'on voit pousser une forêt de rejetons.
   Ces différentes familles d'idiomes se répandirent avec les fa-
milles humaines sur la surface du globe , portant la trace indé-
lébile de leur violente origine et en même temps recevant la dou
ble empreinte et des passions intérieures qui agitaient les divers
groupes de la dispersion , et des influences externes auxquelles
ces groupes furent soumis dans le cours de leurs migrations loin
taines.
   Quoi qu'il en soit de cette brève explication, parmi les
langues-mères et originales, dont la philologie, dans l'état actuel
de ses eonnnaissances , est contrainte de reconnaître l'existence,
trois grandes familles seulement intéressent à divers degrés nos
études et demandent de notre part quelque développement.
   La première, qui n'a joué qu'un rôle secondaire et lointain sur
le cours des choses humaines, c'est la famille des langues ehomi-
tiques. Poussés par le vent de la malédiction paternelle , la phi
part des descendants de Cham s'enfoncèrent dans les déserts de
l'Afrique , où ils rencontrèrent une nature indomptable , un ciel
de feu, un océan de sable, des éléments intraitables. La race
chamitique dut succomber. Son langage se divisa et suivit le
mouvement de décomposition de ces peuplades dégénérées et
tombées au dernier degré de l'échelle humaine. C'est la loi fatale
qui pèse sur toutes les nations sauvages, qu'elles n'ont plus de
principe d'union et de vertu organique et que tout y tombe en
poussière. Il n'a pas été possible à la science de suivre ces idiomes
barbares sur cette voie de dissolution et d'éclairer d'une manière
suffisante leurs origines et leurs caractères respectifs : cette ligne
des enfants de Noé n'est représentée en philologie que par la
seule langue égyptienne. Encore , cette langue antique, l'une des
premières qui aient servi le mouvement de l'esprit humain à son
origine, n'a pas échappé aux outrages du temps. Le génie de
Champollion, en devinant son alphabet, en reconstituant sa