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102                      ANTOINE BERJON.
 dans notre ville. Au milieu de tanl de maisons religieuses,
 si variées d'habit, de règle et de discipline, le seul embarras était
 de bien choisir, mais quelle que soit celle à laquelle il lui ait plu
 de s'adresser, le père d'Antoine Berjon en cherchant pour son
 fils l'abri du cloître, et l'existence assurée qu'il lui promettait,
  n'avait assurément pas prévu en lui les écarts du caractère le
 plus ambitieux d'indépendance et le plus ennemi de toute règle
 qui fût au monde. Aussi ses espérances furent-elles complète-
 ment trompées et après y avoir fait un séjour qu'il importe peu
 de préciser , le nouveau religieux franchit les murs de son cou-
 vent et ne manqua pas de jeter aussitôt le froc aux orties. On
 comprend aisément qu'il nous serait un peu difficile, sinon tout à
 fait impossible, de suivre jour par jour la succession des faiis
 d'une vie dont bien des années sont à l'heure qu'il est envelop-
 pées d'obscurité. Il n'y a vraisemblablement pas non plus au-
 jourd'hui un seul contemporain de Berjon dont le témoignage
puisse être utilement invoqué, et l'absence d'un semblable té-
 moin nous prive assurément de fort intéressants détails aux-
 quels, bien entendu, il ne nous est pas permis de suppléer.
Quoi qu'il en soit et suivant toutes les probabilités c'est après sa
 sortie du couvent qu'il commença l'étude des beaux arts et qu'il
se mit à dessiner sous la direction du sculpteur Perrache qui fut
aussi membre de l'académie de Lyon et directeur des travaux
de la presqu'île qui porte son nom. Nous ne mentionnerons
que pour mémoire une tentative d'études médicales qui ne devait
pas avoir de suites et que Berjon n'entreprit, sans doute, que
pour n'être pas obligé d'exercer la profession de son père à la-
quelle celui-ci avait voulu le contraindre, voyant bien, après son
équipée du couvent, qu'il devait renoncer à en faire un religieux.
Au sortir de la classe de Perrache, Berjon devint d'abord dessi-
nateur de fabrique, puis ensuite il entra comme associé ou inté-
ressé dans la maison de commerce d'un fabricant de soieries. A
cette époque de sa vie il fit, dit-on, de fréquents voyages à Paris
et il en profita pour se mettre en relation avec quelques-uns
des hommes les plus célèbres de la fin du XVIIIe siècle, qui
devaient plus tard jouer un rôle dans les événements de la Revo-