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DISCOURS DE M. BONNET. 179 reuses, des hommes comme ceux qui vont, pour la première fois, porter la parole devant vous, MM. d'Aigueperse et Pétrequin, distingues par leur mérite, connus par leurs travaux, viennent combler les vides que la mort fait dans nos rangs. Je ne peux être témoin de cette incessante régénération sans faire remarquer combien la fécondité de Lyon en talents de tous les genres est généralement méconnue de ses propres enfants : nous sommes sévères , j'ai presque dit injustes envers nous- mêmes. Et cependant quelle époque est mieux faite pour dissiper ces préventions défavorables ? L'Exposition universelle , qui ouvrait une grande lice aux efforts de l'esprit humain, a été un véritable triomphe pour notre cité. Son industrie est la seule, entre celles dont la France s'enor- gueillit, qui ait pu défier toute comparaison. Et qu'on ne relègue point ce succès parmi ceux qui ne supposent que l'intelligence des choses matérielles ! Une supériorité de cette importance exige des traditions qui sont un honneur pour le passé, une persévérance dans le travail qui est une vertu, un goût et un génie inventif qui sont des dons providentiels. Et puis, cette industrie n'est-elle pas de celles qui se confondent avec les sciences et avec les arts : merveilleux éléments qu'elle sait mettre à profit et qui lui ont valu, suivant les heureuses expressions de M. Sauzet, de devenir « une puis- sance pour la France, un besoin pour le monde et un modèle pour l'art? » Eminente dans un genre, notre ville s'est encore distinguée : dans les arts chimiques, par une grande découverte, véritable révolution industrielle ; dans l'imprimerie, où la rivale, au sei- zième siècle, de Venise et de Leyde, a bien pu cesser de tenir le premier rang, mais où elle n'a pas cessé de produire des chefs- d'œuvre ; enfin, dans la peinture, avec laquelle elle a tout ex- primé, depuis les délicatesses de la fleur jusqu'aux scènes tou- chantes de la vie de famille (1) et aux conceptions élevées d'une épopée chrétienne (2). (1) M. Genod — (2) M. Janmot.