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                           DES AM1S-DES-ARTS.                             368
derrière les troncs d'arbres dénudés et livides, une pauvre mère s'avance
au milieu de ses deux enfants, chacun d'eux porte un petit fardeau de
branchages brisés qu'ils ont recueillis ; comme on souffre avec ces trois
faibles êtres grelottant de froid, morfondus, au milieu des ténèbres de
plus en plus épaisses qui les entourent et les poursuivent,'
   MM. de Heuvel, Bornschlegel, Nègre, Blanc Fontaine exposent de
petits sujets familiers assez bien traités.
   M. Bellet Dupoisat, M. Borionne, M, Stéphane Baron, jeunes artistes
lyonnais ou par leur naissance ou par leurs premiers essais, se font remar-
quer par des études de femmes faites avec soin et largement peintes.
   Les portraits ni plus ni moins nombreux qu'à l'ordinaire, présentent de
belles pages, nous citerons comme particulièrement remarquables ceux de
MM. Mattet de Montpellier, Roller, Chaîne, Ranvicr, Dumas et Dupuy de la
Roche.
   En allant des peintres de genre aux peintres d'histoire, nous trouvons
sur la route et un pied de chaque côté de la frontière M. Schopin avec le
Bûcher de Sardanapale et l'Entrevue d'Antoine et de Cleopâtre, c'est de
l'histoire arrangée comme elle doit l'être pour être chantée ou dansée ;
l'appareil de la scène, les groupes voluptueux, l'architecture prétentieuse et
fausse , tout est théâtral, tout convient au tableau final d'un opéra ou d'un
ballet. Louons toutefois l'aptitude de M. Schopin à peindre délicatement
des sujets gracieux , et dans les traits du monarque asiatique rassemblant
autour de lui, pour mourir, les félicités sensuelles de sa vie, dominant par
son calme la faiblesse de ses compagnes, reconnaissons une grandeur fata-
liste qui ne manque pas de poésie.
   Le Macbeth de M. Duval le Camus est d'un modelé et d'un coloris un
peu mous. Le caractère légendaire et fantastique du sujet a néanmoins été
rendu heureusement par l'artiste. Celte composition aurait sans doute gagné
à être renfermée dans un cadre plus petit, les vastes dimensions doivent
être réservées à l'histoire proprement dite.
   M. Faverjon expose deux belles figures couchées , l'Eté et l'Hiver, on v
trouve les qualités qui conviennent à la peinture monumentale, de la no-
blesse et de la fermeté dans les lignes, une simplicité d'un goût pur dans
les draperies.
  La jolie Etude de Nymphe, par Belliveaux est un peu gâtée par la pré-
sence de deux amours dont la santé trop robuste, les joues trop fleuries et la
chevelure trop inculte siéraient à merveille aux nourrissons de l'Auvergne ou
de la Normandie.
  Les Amnurs des Anges de M. Ravel de Malval sont une composition dont