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352                  ESTlErWE DU TRONCHET.

      C'est honneur merveilleux ou pouvoir de nature,
      Qui l'a advantagé de dons si précieux,
      Que guières ne s'en fault qu'il ne semble les cieulx,
      Quand mes entiers amys y viennent d'aventure.

   Jean d'Albon étant mort en 1S50, du Tronchet passa au ser-
vice de son fils « le célèbre Jacques d'Albon, seigneur de Saint
« André, marquis de Fronsae, comte de Valléry, Maréchal de
« France, connu sous le nom de Maréchal de Saint-André, am-
« bassadeur de Henri II, auprès d'Edouard VI, Roi d'Angleterre,
« chevalier des ordres de Saint-Michel et de la Jarretière, (i) »
   Comme le Maréchal était forésien et qu'il a joué un assez grand
rôle, dans les deux provinces du Lyonnais et du Forez, qu'il me
soit permis de m'étendre un peu sur sa personne.
   Sa famille était aussi ancienne qu'illustre, elle remontait au
xm e siècle. Il naquit au château de Saint-André-d'Apchon ,
l'an IS24. Il fut un des plus renommés capitaines, et l'un des hom-
mes les plus extraordineires du XVIe siècle. Jamais fortune ne
fut plus rapide et plus brillante que la sienne. Lorsque son père
était encore gouverneur des enfants de France «t du dauphin, alors
duc d'Orléans, qui depuis régna sous le nom de Henri II, le jeune
Saint-André par sa grâce, son esprit et ses prévenances, entra si
avant, dans l'esprit du jeune prince qu'il ne cessa d'être, jusqu'à
la fin, un de ses plus grands favoris. « Il ne perdit jamais sa fa-
« veur, dit Brantôme, tant il fut bien sage et avisé et bon cour-
te tisan, comme il a esté toujours à s'y bien maintenir, et à com-
te plaire à son maistre en toutes les façons qu'il lui voyoit estre
« agréables. »
   A peine monté sur le trône, Henri II le fit premier gentil-
homme de sa chambre, « qui est un des plus grands honneurs
« qui soit en la maison du Roy, pour coucher en sa chambre
« et estre près de luy à son lever et coucher. Si bien qu'à
« toutes heures, il en avait l'oreille, en quoy il fit très-bien ses

  (I) M, Morel de Voleinc, Recueil de documents pour servir à l'histoire
de l'ancien gouvernement de Lyon. In-folio. Perrin (856.