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                     ESTIENNE DU TRONCHET.                      353
« besoignes, tant pour les grandes dignitcz que pour les biens
« qu'il eut et acquit à foison...
   Ce ne fut pas tout ; le Roi, l'année même de son avènement,
en 1547, le nomma Maréchal, « et s'estonna-t-on à la Cour
« comment il eut cette charge si jeune, laquelle ne se donnait
« qu'aux plus anciens chevaliers.» Saint-André n'avait que vingt-
trois ans, mais il sut bien montrer, par sa rare bravoure, et
son coup d'œil militaire, qu'il n'était pas indigne du choix
de son maître; il fut toujours heureux. En 1343, il s'était
admirablement montré dans un combat de cavalerie ; à la
bataille de Cerizolle.-i, en 1344, « il lit très-bien, dit Brantôme,
« allant des plus avant à la charge, où il faisait bien chaud. »
   En 1851, il commanda en Allemagne, avec beaucoup d'habi-
leté un corps de bataille ; l'année suivante, pendant le siège de
Metz, il contribua puissamment à la prise de cette ville en
interceptant des convois. En 1334, il s'empara de Mariembourg,
en empêchant l'ennemi de secourir la place. Son combat de ca-
valerie livré près du Quesnoy, cette même année, est resté jus-
tement célèbre. Plus tard, nommé au commandement de la
   Picardie en l'absence de Vendôme, il prit par surprise Càteau-
 Cambrésis.
   Du Tronchet n'avait pas quitté son maître dans quelques unes
de ces expéditions.
   « Il faut, dit-il, près de suivre M. de Saint-André, nommé au
 « commandement de Verdun et de l'armée de cette province,
 « il faut, pour mon rafraîchissement que j'aille encore consu-
 « mer et rompre mon entendement après ces continuelles
 « fatigues de chiffres et de chiffrements, qui seront telles
 « que vous pouvez penser , estans au milieu et entre
 « l'armée de Monseigneur le Duc de Guise à Metz, et celle de
 « Monseigneur le Duc de Nevers par deçà Chaslons et un Em
 « pereur en teste, et nous médiatement receveurs et distribu-
 « teurs de leurs ordinaires depesches, qu'il nous est enjoint
 « envoyer à sa Majesté toutes déchiffrées. »
  Il accompagna aussi le maréchal en Angleterre lorsque
Henri II le désigna pour recevoir le serment d'Edouard VI, qui
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