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ESTIENNE DU TRONCHET. 351
gne, du Hâvre-de-grâce, de Châlons, d'Amiens, de Rouen, d'Es-
tampes, de Dijon, de Rheims, de Poissy, de Moulins, d'Amboyse,
de Paris où il séjourna longues années, lorsqu'il était encore se-
crétaire des d'Albon, puis de la reine Catherine de Médicis. Plu-
sieurs de ses lettres furent écrites en Allemagne et en Angleterre ;
le roi Henri II l'envoya même une fois dans ce dernier pays pour
y remplir je ne sais quelle mission, une autre fois il y accompa-
gna le Maréchal de Saint-André.
Enfin il en est qui sont datées de plusieurs villes et lieux du
Forez : de Roanne, de Saint-Germain-Laval, de Saint-Romain-le-
Puy, un nombre notable l'est de Montbrison et de Saint-Geor-
ges-Hauteville où il avait une maison de campagne, qu'il nomme
le Gazillan (i).
Voici un dizain qu'il envoya à Jacques d'Urfé, bailli du Forez,
et dans lequel il parle de sa petite villa où ce seigneur vint une
fois lui rendre visite.
Je cite d'autant plus volontiers cette petite pièce que c'est Ã
peu près la meilleure qui se trouve dans le recueil des lettres
missives :
« Monsieur, dit-il d'abord à Jacques d'Urfé, je me plais sans
« comparaison plus que je ne soulois (plus que je n'avais cou-
« tume) en ce petit lieu, puisqu'il a receu ceste nouvelle beauté
« d'estre estimé de vous, m'ayant faict cest'honneur d'y estre
« venu prendre le plaisir de la chasse et estes cause que je l'ay
« honnoré de ce dizain :
A voir ce Gazillan si remply de verdure,
Et à veoir la verdure assise en si beaux lieux,
Au sortir d'un yver plein de triste froidure,
Donnant contentement et au cueur, et aux yeulx,
D'arbres, d'oyseaux, de vents, el d'air si gracieux
Où le ruiseau flottant si doulcement murmure :
(1) M. d'Assier croit que ce nom était emprunté à un ruisseau du pays ;
ce qui vient à l'appui de cette opinion, c'est que la 16 e lettre est datée de
Saint-Gcorges-sur-Gazillan ; ce nom est aujourd'hui tout à fait oublié dans
le pays.