Revue du Lyonnais » série 2 - n°12 ( 1856 ) » pp.265

                   LE DOCTEUH JEAN FAUST.                    265
répondre à cette question ; il ordonna simplement au démon
de revenir à lui le lendemain dans son logis, à l'heure où il
l'appellerait. Puis recouvrant un peu sa présence d'esprit, afin
de s'éviter par la suite des frayeurs semblables à celle qu'il
venait d'éprouver , il lui intima expressément et par les
formules les plus obligatoires, l'ordre de ne plus se montrer a
lui sous un aspect aussi terrible, mais de prendre une forme
à l'aide de laquelle ils pussent causer ensemble paisiblement.
    1 est propable que Faust attendit le jour pour rentrer
     1
chez lui.
                              IL

OC MÉPHISTOPHÉLÈS CONSENT A DEVENIR LE TTTÈS-HUMBLE
             VALET DE FAUST, MAIS A QUEL PBIX.

   Le lendemain, Faust, un peu revenu de son effroi mais peu
désireux de s'exposer une seconde fois aux prestiges et aux
terreurs de la nuit, appela le diable en plein jour vers les
deux heures de l'après midi. Le diable arriva sans bruit sous
la forme d'un cordelier, le capuchon rabattu bien bas pour
cacher son teint hâlé depuis six-mille ans par le feu dé l'enfer,
les mains hypocritement croisées sur la poitrine et plongées
dans les vastes manches de sa robe de bure pour ne point
laisser paraître ses ongles qui étaient des griffes, enfin la
tunique bien longue et bien traînante pour masquer son pied
fourchu.
— Me voilà, dit-il à Faust, moi, Méphislophélès, valet du
prince infernal d'Orient, que me veux-tu?
   Faust demanda ce qui suit :
   1° Que Méphislophélès lui apparût toujours â l'heure, au
lieu et sous la forme qui lui seraient ordonnés, sans faire
tapage dans la maison, et sans se laisser voir de personne, à
 moins que Faust n'exigeât le contraire.