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214 DISCOURS DE M. D'AIGUEl'ERSE. On peut citer encore Velleïus Paterculus remarquable par l'élégante précision de son style et la vérité de ses portraits, mais qui s'est déshonoré par une basse adulation pour Ti- bère et son digne ministre, Séjan. —•Florus, contemporain de Trajan, dont le résumé historique, qui n'est pas toujours exact, est accompagné de réflexions quelquefois judicieuses, trcp souvent déclamatoires. —• Suétone, secrétaire de l'empereur Adrien, et qui avait à sa disposition une foule de documents précieux, s'est montré biographe exact et minutieux plutôt qu'historien. Le sangfroid avec lequel cet écrivain sans pas- sion , raconte tant de crimes et de turpitudes, semble, du moins, être pour nous un gavant de sa véracité. Justin nous a donné l'abrégé de Y Histoire universelle deTrogue Pompée, dont nous ne pouvons assez déplorer la perte. Les six écri- vains, auxquels nous devons le recueil intitulé Histoire Au- gusle, ont pris pour modèle Suétone auquel ils sont, en gé- néral, inférieurs, si l'on en excepte pourtant Vopiscus, le plus remarquable d'entre eux. Le seul historien que Piome , à son déclin, pût montrer encore, fut Arnmien-Marcellin. Une certaine énergie dans sa narration, une rare impartia- lité , une généreuse indignation contre les vices de son siècle , rappellent parfois la manière de Tacite, comme on retrouve en lui celle de Polybe, lorsqu'il décrit les expé- ditions militaires auxquelles il a assisté; mais, d'un autre côté , sa diction rebutante et a peine latine, se ressent par trop de l'altération que la langue avait subie vers la fin du quatrième siècle. Il faut tout le courage dont peut s'armer le plus patient investigateur de l'antiquité pour supporter une pareille lecture. Pour nous faire connaître l'état des sciences et des arts chez les Romains, l'antiquité nous a laissé un ouvrage pré- cieux, c'est YHistoire naturelle de Pline, qu'on a nommée à plus juste titre VEncyclopédie des anciens. Cette immense