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             LE RAJEUNISSEMENT DE LYON.                    205
Tombeau des Deux Amants, temple de l'Observance,
Où les grands Cordeliers, pâlis par l'abstinence,
Priaient à deux genoux, mains jointes, les pieds nus ;
Et vous, ô Jacobins, qu'êtes-vous devenus?
L'utilité parla, l'on vous jeta par terre ;
Puisse cette Vandale à l'avenir se taire !

Trois villes autrefois, à l'ombre de Lyon,
Vivaient séparément, chacune avec son nom,
Chacune se donnant certains airs d'importance;
Cet abus a cessé. Dans une enceinte immense,
Trois cent mille habitants respirant à la fois,
Ayant mêmes devoirs, usant des mêmes droits,
Font d'une multitude, en divers lieux semée,
Une grande cité, forte comme une armée.
Vingt bastions d'ailleurs en défendent l'abord,
Et, des rois contre nous dût renaître l'accord,
Les ennemis, jaloux de notre indépendance,
Sous les murs de Lyon perdront leur arrogance.
Auprès de la Part-Dieu, voyez ce bâtiment
Où le bruit du clairon retentit fréquemment;
De trois mille soldats c'est le commun asile ;
Ces disciples d'un art terrible, mais utile,
Manœuvrant chaque jour le tube aux grandes voix,
Apprennent à pointer cet arbitre des rois.
Perrache, ce terrain conquis sur des eaux mortes,
Aujourd'hui dans Lyon, jadis hors de ses portes,
D'armes de toute espèce a d'immenses dépôts.
Sûrs d'être protégés, dormons donc en repos.
Et pour meilleur appui n'avons-nous pas encore
La Vierge dont Fourvière à nos yeux se décore?
Voyez : elle nous tend ses deux bras maternels,
Pour nous faire accepter ses trésors éternels.

Bellecour c'est Lyon, comme la Cannebière
C'est Marseille ; en ces lieux chaque ville est entière.
Pourquoi donc Bellecour n'est-il pas plus orné?