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204           LE RAJEUNISSEMENT DE LYON.

 Ou qu'au moins ce local retiré, solitaire,
 Cénacle au temps passé des vierges de Saint-Pierre,
 Que de l'agiotage épouvante l'argot,
 A la musique, aux vers retournera bientôt ;
 Ces sons harmonieux, qu'un chœur d'anges écoute,
 Des âpres cris du jour consoleront, sa voûte.
 On dit que la science et les lettres, ses sœurs,
 Dans une autre Sorbonne auront leurs professeurs,
 Et n'emprunteront plus pour verser la lumière
 Un palais où les arts veulent leur place entière.
 On dit.... mais là dessus je ne saurais finir;
 Lyon doit être enfin, dans un proche avenir,
 Une immense cité, riche, monumentale,
 De l'Empire Français seconde capitale.
 Ce progrès toutefois, ces nouvelles beautés,
 Par plus d'un sacrifice ils seront achetés :
 Pour posséder un bien il faut manquer d'un autre,
 C'est le sort ordinaire et c'est aussi le nôtre.
 Une rue existait qui disait aux passants
 Que la belle Cordière y vécut en son temps,
 Que cette illustre Muse, honneur de notre ville,
 Tint là sa noble cour, en beaux esprits fertile.
 Le nom de cette rue, hélas ! a succombé,
 Et tu ne vivras plus, ô Louise Labé,
 Toi qui du simple peuple obtenais les hommages,
 Que dans le souvenir de savants personnages !
 Au pied de Sainte-Foy, de ce riant coteau
 Qui produit du bon vin et se mire clans l'eau,
 Un sentier serpentait le long de la rivière,
 A travers des débris tout verdoyants de lierre,
 Qu'a-t-on fait de ces lieux, jadis chers à Rousseau,
 Chers à moi-même aussi, quand j'étais jouvenceau,
 Car j'allais m'y bercer de chimères futures !
 On en a fait un quai praticable aux voitures,
 Mais ne méritant plus son doux nom d'autrefois :
 .T'admire un beau chemin, je pleure les Etroits!