page suivante »
LE ftAJEUNlSSEMENT DÉ LYON. 203 Sans essuyer la pluie et sans gagner des rhumes, Le villageois vendra ses fruits et ses légumes Dans un marché soustrait aux injures de l'air . Les eaux du Rhône, entrant dans des tuyaux de 1er, A de nombreux bassins arriveront filtrées, Et, d'un rude travail désormais délivrées, Nos servantes iront, en bénissant leur sort, Au lieu de la pomper, puiser l'eau sans effort. Par de vastes égoûts la ville traversée, De ses fangeux courants sera débarrassée. Tant de maux ont suivi leur établissement Que nous méritons bien un dédommagement. Partageant de Paris l'utile privilège, D'un grand réseau ferré Lyon sera le siège, Et pourra s'élancer d'un vol prompt et hardi, Vers l'occident, vers l'est, le nord et le midi. On dit même, et je veux en accepter l'augure, Qu'environnant Lyon d'une verte ceinture, On fera, tout autour de ses puissants remparts, Courir, comme à Paris, de larges boulevards; Et que, de la Croix-Rousse au roc de Pierre-Scize, Une arche de géant, solidement assise, Traçant au haut des airs un sublime chemin, Fourvière et les Chartreux se donneront la main. On dit qu'un bois, orné d'eaux vives, de cascades, Devers la Tête-d'Or formant des promenades, Aux yeux du Lyonnais, de plaisir transporté, Dans des chars élégants montrera la beauté. Puisse-t-on n'y pas voir, comme au bois de Boulogne, Se consommer du duel la sanglante besogne, ISi l'affreux suicide, en un taillis secret, S'affranchir de ses maux d'un coup de pistolet ! On dit qu'un casino superbe, d'un bon style, Offrant aux étrangers un agréable asile, Réunira concerts, bals, déclamation, Et d'un charme de plus embellira Lyon.;