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102 NÉCROLOGIE. est resté au milieu de nous le plus consulté de tous les médecins. Par un rare privilège, ce succès exceptionnel a été accepté de tous : l'envie n'a cherché ni à le contester ni à l'amoindrir » Tout à ses malades le docteur Viricel n'a laissé aucun monument de sa science et de ses travaux. « Regrettons, dit M. Barrier (1), que la tradition seule soit chargée de faire vivre dans la mémoire des générations futures le nom d'un des plus illustres raaitres et représentants de l'Ecole de Lyon. » A ses obsèques, qui ont eu lieu le 26, toute la médecine lyon- naise s'était donné rendez-vous, dernier et affectueux hommage rendu à celui qui, pendant de si longues années avait honoré la profession. Au cimetière de Loyasse, après les prières de l'église, MM. Bonnet, président de l'académie, Th. Perrin, président de la Société de médecine, de Polinière, président de l'association de prévoyance des médecins du Rhône, Rougier, président du Conseil d'hygiène et de salubrité, Barrier, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, Coutagne, secrétaire de M. le docteur Viricel, ont prononcé des discours tout empreints de sentiment, de sympa thies et de regrets. L E DOCTEUR PAUL BRUN. Presque au même instant où s'éteignait l'austère el actif doc- leur Yiricel, mort au milieu des malades après une vie pleine de jours et de travaux, succombait, le 27 décembre, le docteur Paul Brun, jeune, brillant, comblé de tous les dons que la Providence peut accorder sur cette terre , aimé, chéri de ses amis e t , grâce à sa fortune, se reposant avant l'âge ; depuis quelques années le docteur Brun n'exerçait plus qu'en faveur des pauvres et des malheureux que recherchait avec zèle son inépuisable bonté.Doué comme un artiste, aimant le beau et le connaissant, il avait mon- tré par ses premiers succès avec quelle facilité il aurait pu de- venir l'émule el le rival de nos médecins les pins renommés. « Celui que nous pleurons, a dit M. Victor de La Pradc sur sa tombe, celui que nous pleurons a possédé tous les dons de l'es- prit qui devaient rendre utile et brillante sa carrière, si tôt entra- vée par les souffrances, si tôt terminée par la mort... Paul Brou (1) Gazette médicale de Lyon, 31 décembre 1855.