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                             NÉCROLOGIE.                            103
distingué bien jeune dans la science, estime dans les conseils
d'administration publique, était de ceux qui méritent, une faveur
plus r a r e : avant tout il était fait pour être aimé » Peut-être ai-jc
pu mieux apprécier qu'aucun autre tes éminentes qualités de
cœur et d'intelligence qui le distinguaient comme médecin, avait
dit un instant auparavant le docteur Teissier, dans un discours
qui avait fait couler les larmes des assistants; jai été "témoin sou-
vent de cet élan pour le bien, de cet esprit constant de bonté qui,
unis à une instruction solide et à une observation fine et exacte,
l'ont toujours guidé dans sa trop courte carrière médicale , soit
comme interne à l'Hôtel-Dieu, soit comme médecin des prisons...
   Cependant en renonçant au séjour de notre cité il n'abandonna
pas l'exercice de la médecine et c'est aux pauvres des montagnes
de St-Rambert qu'il appartient de dire combien le zèle et le dé-
vouement du docteur Brun étaient généreux et empressés pour
eux. C'est à eux encore de dire, à combien d'œuvres de bienfai-
sance il a consacré les dernières années de sa vie ; aussi conser-
veront-ils longtemps, comme nous tous, le souvenir de sa noble
et bonne figure et de ce salut affectueux qui lui était habituel el
par lequel, en vous tendant, les deux mains, il semblait vous
ouvrir son cœur. »
   Membre du Conseil général de l'Ain, M. Brun fut l'un des fon-
dateurs du Comité des propriétaires de la Dombes, qui a poursuivi
avec tant de zèle et souvent avec une véritable science, dans
laquelle il apporta son large tribut, la question philantropiquc
du dessèchement des étangs ; il était l'un des membres les plus
actifs du bureau de ce Comité, pour lequel l'Empereur a plus
d'une fois témoigné sa bienveillance.
   Le docteur Paul Brun était de ces hommes qui se distinguent
partout où ils se trouvent. On se rappelle combien il se fit re-
marquer dans les fonctions de secrétaire du Congrès scientifique
qui se tint à Lyon en 1841.
   Né à Jujurieux, en 1812, mais habitant une partie de l'année
Saint-Rambert, à l'Abbaye, propriété de prédilection de son beau-
père, le docteur Martin, Paul Brun est décédé à Lyon, bien jeune
encore, laissant de petits enfants qui auront à peine connu leur père,
une femme, un frère et des amis qui ne l'oublieront jamais. A. Y.