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.56                       LES TROIS CHAPELON.
paysans de certains pays, pour comprendre que rien dans cette
scène n'est exagéré.
      « Lou lendemo. » dit-il à son ami Mâmon:
        Lou lendemo vint un ehifon de fene(l)
        Que se bruyant oouma qui trat se pêne,(2;
        Et que diziant : o l'ey mento ben mort,
        Vou sarit tion que nou drissions son corps :
        Peu tante quan je yio, par mon martirou,
        Entra ohiez met iquai que vend lou cirou (31.
        Et que dizit, assez resoulument :
        Vou n'en faut tant par son entarrament ;
        Lou voi charchie tout ore en ma boutiqua,
        SouTenta-vou que volou la pratiqua.
        En memou tion je vio lou marguillier,
        Qu'êriant segus de tou lou Manelier ; (4)
        Par mon ehançay (5) me gens faziant la pacbi, (6)
        Ne l'oulitpas qu'o manquesse una taclii ; (7)
        Je vio sourtir lou plus matru lencio (8)
        Par m'envourpa, etc
   Ils ne faut pas, disent les parents, qu'il manque un clou à la
bière. Quelle horrible vérité ! Et ce drap qu'on a soin de choisir
le plus mauvais possible devant le moribond, sans le moindre
respect, sans la moindre pitié I ce drap qui doit être son linceul !
        Enfin, Mâmon, jugi de ma surpreyzi
        Quand vio entra tou lou raccords d'iliéysi,
        En sutenant que n'êra pas en viat, (9)
        Et chaqu'un prêt par enpourta son piat. (10)
   Comme tout cela est émouvant et d'une effrayante réalité !
Mais voici le contraste que j'ai signalé et qui est tout à fait dans
la manière de Sbakespeare.

      (1) Les femmes qui ensevelissent les morts.
      (2) Qui s'agitaient comme des âmes en peine.
      (3) Le cirier.
      (4) Les sonneurs.
      (5) La bière.
      (6) Le marché.
      (1) Vu clou.
       (8) Drap, linceul.
      (9) En soutenant que je n'étais pas en vie,
       (10) Morceau.