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LES TI101S CHAVELON. 57 Quand tout à cot, sai qu'una grossa troula (1) Dizit : Meynat (2), foudrat passa la groula, (3) Touta la not, jusqu'à démo matin; Vou nou faudra cinq ou séy pots de vin : Véz laineynot n'oront lou regalageou, Et peu n'erons, selon que vou-éy d'usageou, Chanta defo (4) chacun noutra chanson, En revenant tarons lou réveillon. Pour compléter ce tableau lugubre, Antoine Chapelon fait inter venir tour-à -tour les porteurs, les chantres, les sonneurs et les prêtres, tous dessinés et peints avec une vigueur et une ampleur que n'eussent pas désavouées très-certainement Albert Durer ou Goya, ces peintres si profonds des misères de la vie humaine. En me virant je vio darrey la porta, Quatrou Pourto (5) qu'ayant l échina f'orta ; Pas loin d'iqui êriant dou Sempuno (6J, Que se diziant : Nou béirons de bon eo, Quarid dinarons au retour de l'orriçou ; Allons ly rendre iquai darrey sarvissou ; Lou malheur éy quô meurt pas prou de gent (7), Qu'équai carabin (8) n'arrive pas souvent. Bien près de met, je vio lou campanaire (9), Barrin, que dit : ô me fat bien mautraire (10), Par pot de vin avouai quatrou-ou cinq so, Je fouétaréz Bobrun dedin lou cro (11). Pensa, Mâmon, couma je devin être (1) Je ne sais quelle grosse citrouille. (2) Enfants. (3) La savate. Au temps d'Antoine Chapelon, les voisins et voisines s'assemblaient dans la chambre du mort et, pour se distraire, faisaient courir, pendant toute la nuit, une savate ; celui sur qui on la découvrait, était condamné à la chercher à son tour. (4) Dehors. (5) Quatre porteurs. (6) Chantres. (7) Pas assez de gens. (8) Aubaine. (9) Le sonneur qui cumule la fonction de fossoyeur. (10) 11 me fait bien attendre, pâtir. (11) Dans le creux, c'est-à -dire dans la fosse.