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52 LES TROIS CHAPELON. Le Testament de Tournai lou llacord débute d'un Ion solennel et, quoique bien inférieur à celui de Bobrun, d'Antoine Chapelon, mérite d'être cité sous le rapport du style qui en est très-facile et passablement franc, quoique uniforme. Quand ô se vit bien mal, et prochou de sa fin, Dô signou de la crouéy ô s'arme en capucin': P a r la parméri véy vou l'esse fallu véyre Couma dévoutament ô fazit se priéyro, Et quand, en pô de tion, son examen fut fat, O penset à son ben et l'inventoriât. Tourran lou ftacord, après ces préliminaires, se met à tester et distribue ses legs, c'est-à -dire ses sabres , épées, rapières, hallebardes, escopettes et tout ce qui en ce temps-là pouvait composer le mobilier d'un sergent. Puis, quand il a rendu l'Ame. Jacques Chapelon l'envoie : Dins lou eie do suvgons, au rang lou plus sublimou. H. Passons à l'auteur du Dialogue de Maître Pinyuet et de Piurre Beacle, et de la Fin admirabla et remarquabla de Denis Bobrun, Nous avons dit qu'il était maître et marchand coutelier, et dans une certaine aisance puisqu'il possédait maison de ville et maison des champs. Toutefois, cette aisance disparut peu-à -peu à l'arri- vée de trois fils et deux filles que lui donna sa femme, la yrossa Chapelonna, comme l'appelle Messire Jean, dans sa Requêta aux Batteurs de la Charita. L'ainé de ces enfants fut le laineux abbé Jean Chapelon ; le second fils, qui se fit soldat, revint au gîte après avoir fait son temps et se livra à la même profession que son père. Il fut pen- dant quelques années, avec son frère Jean, le soutien de cette nombreuse famille, mais il n'hérita pas de l'esprit de son père , car le malin abbé lui décoche à ce propos plus d'un trait au faible de la cuirasse. Aussi n'arriva-t-il jamais qu'au grade de sergent dans la garde bourgeoise. Le plus jeune, qui avait l'hu- meur aventureuse, quitta de bonne heure le toit paternel, excr-