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LES TROIS CHAPELON. 53 çant de ça de là le métier de coutelier. Il revint une seule fois au logis, comme nous le verrons plus loin, reprit son vol et mourut H Naplcs. Les deux sœurs ne reçurent en partage de leur père que bonté et simplesse ; s'il faut en croire l'abbé, qui avait hérité du meilleur de la succession, elles étaient plus que naïves. L'aînée, la plus nice, se nommait Fleuria (Fleurie ) , il n'est pas question de l'autre. Chape'on nous apprend que c'étaient deux grosses réjouies, bien taillées, bien mallues, et fraîches à l'ave - nant. L'une et l'autre moururent filles. Le frère puîné, le successeur du père, mais dans l'art seulement de fabriquer des couteaux, laissa deux filles dont l'une fut mère de l'abbé Coutier, Prêtre sociétaire, qui par son esprit et son caractère enjoué, s'il faut en croire l'abbé Chauve, fit revivre son grand oncle. Le lecteur connaît suffisamment cet intérieur. Pendant qu'Antoine limait et polissait ses couteaux, il ne manquait pas sans doute de réciter comme intermède, ses petits chefs-d'œuvre ; il peignait en traits dignes de Régnier : Lou caractèrou de le Filles que se volont maria, ou bien c'était La fin admirabla et remarqua - Ida de Denis Bobruu enle o veut sa viellessa, se transe, s« contri- tion, son invenloirou, sou légat, sous adio. Le jeune Jean Chapelon, l'ainé de tous, était tout oreilles et les yeux fixés sur les lèvres de son père Antoine, humait goutte à goutte cette poésie si vraie et si profonde, si riche de coloris et, d'invention. La grosse Chapelonna ronflait dans un coin, oubliant sa quenouille, et ses autres enfants se livraient aux jeux de leur âge. La famille Chapelon ne tarda pas à perdre son chef ; Jean devait avoir de dix à douze ans lorsque ce malheur arriva ; nous verrons plus tard combien cette mort fut irréparable pour toute la famille. Qui ne connaît la série de gravures d'Holbein intitulée : Le.* simulachres de la MorCl La Mort est en effet le héros principal de chaque sujet. Elle n'épargne ni l'enfance ni la vieillesse : on la voit frappant tour-à -tour pontifes et souverains, riches cl pauvres, moines et joueurs, juifs et paysans, avares et prodigues .. sans