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               LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                  483

de tout cela ? Nous allons avoir mardi une belle cérémonie,
malheureusement nous serons confondus dans le cortège,
et nous n'aurons que l'inconvénient de rester une journée
en plein air par un froid assez vif. Pour ceux qui seront
dans la chapelle, ce sera une belle chose. Ce malheureux
gouvernement se bat les flancs pour faire de l'enthousiasme
et il ne fait que du luxe. J'aimais encore mieux Napoléon
sur son rocher.
   Je vous embrasse de tout mon cœur,
                    Votre fils très aimé et très aimant.



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                                Mercredi le 30 décembre 1840.


    Mon très cher ami, je t'écris enfin, c'est bien temps,
n'est-ce pas ?De moins indulgents que toi seraient bien las
d'un si long retard, et m'en voudraient sérieusement,
aussi je m'excuserais le plus habilement qu'il me serait pos-
sible. Avec toi je ne m'excuserai pas ; je te dirai que je
t'aime de tout mon cœur, et que si quelquefois je reste
longtemps sans te témoigner cette vive amitié, je ne passe
pas un jour sans la sentir bien profondément, en pensant à
toi. Les jours se succèdent rapidement, pour chacun d'eux
j'ai une tâche immense, bien souvent, presque toujours le
soir vient sans qu'elle soit remplie ; de là, un surcroît d'oc-
cupations pour les jours suivants ; de là aussi une espèce
de malaise qui me fatigue, et qui m'empêche de profiter en
paix des moments de loisir que je peux avoir, car je ne
peux me débarrasser alors d'une certaine inquiétude, et de