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DE I496 A 1896 387 langage. Là revivent « la couple », assemblage de quatre chevaux, formant un anneau de cette chaîne de robustes attelages qui parcouraient les rives de nos fleuves ; la « rigue », long convoi de bateaux variés de forme qui était halé à l'aide de la « maille (1) » ; et toutes les péripéties de la navigation. Avec les tableaux de Mistral richement colorés, si vivants, je me représente les cent robustes « couples (2) » échelonnées entre Lyon et Chalons, et la « rigue » formée de trois diligences et de quatre bar- ques luxueueusement décorées; et cette multitude de petites embarcations éparpillées sur la Saône, dont il est question lors du départ des ducs de Bourgogne et de Berry en 1701, à la fin de leur réception solennelle (3). Je revois les promenades triomphales qui ont animé la Saône encore au xix e siècle. Quelles joyeuses acclamations accompagnent les gon- doles, pompeusement parées, sur lesquelles apparaissent le pape Pie VII en 1805, la duchesse d'Angoulème, puis le comte d'Artois en 1814 ! Des milliers d'embarcations pavoi- sées sillonnent la rivière et accompagnent les gondoles ; des voitures encombrent les rives ; une foule avide d'émo- tions et vibrante se répand sur les coteaux,'dans les jardins, (1) Couble, rigû, maio, etc., quel tableau animé, quelles descriptions vigoureuses le poète Mistral a tracées 1 (2) Le peintre Dubuisson a excellé à représenter la robuste carrure des attelages qui parcouraient les rives de la Saône, le long des che- mins de halage. Voir ses tableaux au Musée des peintres lyonnais. (3) Dans le récit de l'entrée solennelle de Mgr le duc de Bourgogne et de Mgr le duc de Berry, de longs détails sont fournis sur la flottille et sur l'organisation de cette excursion. Relation des entrées solennelles. Dejaroçhe, 1752.