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 So              . UN PROCÈS DE tESE-MAJESTÉ

 fut plus longue et plus intime que la première ( i ) .
 Wallenstein, pour le bien disposer, loua d'abord sa conduite
 en Silésie, bien qu'elle eût pu être blâmée. Il l'entretint
 ensuite des négociations de paix, de son désir de les voir
 réussir (2), de ses besoins d'argent, et finit par lui découvrir
 assez ses desseins, pour que le baron, s'il était demeuré
complètement fidèle à l'empereur, eût peut-être dû dès lors
 se séparer de lui.
    Les autres officiers appelés à Pilsen étant arrivés, il y
tut, le 12 janvier, un banquet chez I l o w ( 3 ) . Quand les
convives lui parurent suffisamment échauffés par le vin,
Ilow leur fit un discours. Il leur dit que la Cour de Vienne
méprisait l'armée, qu'elle refusait de payer la solde des
troupes ; qu'elle avait projeté d'enlever le pouvoir à Wallen-
stein pour le donner aux prêtres; qu'elle voulait l'empoison-
ner; que ce serait un désastre pour l'empereur d'être privé •
de son général. Il leur présenta ensuite à signer un écrit ou
revers, par lequel ils juraient tous de demeurer fidèles à leur
généralissime tant qu'il resterait "au service de l'empereur.
Les officiers, alors complètement ivres, signèrent cet écrit
sans trop savoir ce qu'ils faisaient. Il y eut quarante-neuf
signatures. Schaffotsch y apposa la sienne, par entraîne-
ment, par faiblesse de caractère, parce que d'autres avaient
signé, mais sans engager personne à suivre son exemple.


   (1) On ne connaît cette seconde audience que par l'interrogatoire de
Schaffgotsch.
   (2) Wallenstein ordonna, le 10 janvier 1634, à tous les généraux de
laisser passer librement les ambassadeurs que la Saxe et le Brandebourg
enverraient pour négocier.
   (3) On ne sait pas exactement ce qui se passa dans cette célèbre
réunion (J. KREBS, p. $8).