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              LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE                327

   Nos camarades de troisième année font des classes dans
les collèges de Paris, et l'un d'eux a sous lui un des
de Prandières. A ma recommandation, il s'est occupé un peu
particulièrement de lui, et M. de Prandières m'en a su gré.
   Mes bons parents, que je suis content toutes les fois que
vous me dites que vous vous portez bien ! Cette année est
heureuse pour moi puisqu'elle a fait disparaître les dou-
leurs de ma mère, mes propres inquiétudes, et qu'il ne
nous est arrivé aucun malheur comme l'année passée.
Viennent maintenant les vacances, et je serai bien heureux.
Je commence à en avoir besoin, mais j'en jouirai bien.
Mon année aura été bien remplie; j'y aurai fait tout ce que
je pouvais faire, je pourrai donc me reposer en sûreté de
conscience.
   Veuillez faire mes amitiés à toutes mes tantes et mes
cousines, je n'oublie personne ; bien souvent le nom de
toutes ces personnes qui m'aiment me reviennent à la fois.
Parlez aussi de moi à tous ceux qui s'intéressent à mon
bonheur.
   Adieu, mon bon père, adieu ma mère. Portez-vous bien,
et aimez-moi bien.
                                         Votre fils.




                                     Dimanche 24 mai 1840.

         MON CHER AMI,

   Tu ne m'écris pas : c'est toujours le même refrain. Je
t'envoie un livre que depuis deux ans j'ai bien feuilleté;
surplus d'une page tu trouveras de mes traces. Je te prie