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DE I496 Ã 1896 385
séjour. Toutes les narrations pendant trois siècles parlent
de ces fêtes nautiques, décrivent le luxe déployé dans la
décoration des galères, dans le costume des équipages qui
sont recrutés et exercés avec soin par avance, dans l'orga-
sation des flottilles. Les comptes de dépenses viennent Ã
l'appui (1).
Pour ces occasions exceptionnelles, on se procurait de
grands bateaux qui venaient de Condrieu et .même d'Avi-
gnon; mais les mariniers se trouvaient facilement à Lyon.
L'existence d'une « maîtrise des ports», chargée de sur-
veiller la navigation et les ponts depuis Thoissey sur la
Saône jusqu'à Chavanay sur le Rhône, et l'animation des
nombreux port* échelonnés sur les rives de la Saône dans
l'intérieur de Ja ville, attestent la prospérité de notre batel-
lerie (2).
Que la Saône, encore au commencement du xix e siècle
était vivante, sillonnée de « pennelles », de « sapins », de
« savoyards », de « çhenards » et de « bêches » !
Les bateaux à vapeur et les chemins de fer, ont -modifié
complètement les conditions des transports. La prospérité
de la batellerie a décliné, et, avec elle, le succès des joutes
qui, abandonnées par le grand public, ont perdu leur vita-
lité et leur entrain.
Ce qu'était la joute, notre spirituel confrère, Clair Tisseur
i nous en a fait la description épique dans une de ses fines
{1) Voir l'Entrée de Charles XI, 1564, publiée par Vital de Valons,
pièces justificatives. Voir Archives, BB, 113, BB, 177.
(2) Voir dans Almanach de Lyon, 1808, les détails sur la batellerie
èa Rhône et de la Saône. — Voir aussi M. Bteton, Lyon pittoresque,
p. 147 et p. 152.
K° s. — Mai 1897. 26