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                          LÉON ROUX                           339

quarante ans, la profession d'avocat, il fut contraint par
l'état de sa santé, de donner sa démission.
   D'ailleurs, depuis assez longtemps déjà, Léon Roux
avait consacré la plus grande partie de ses loisirs à des
travaux littéraires. Entré à l'Académie, en 1871, il fut tou-
jours un membre assidu de la Compagnie. Mais bien qu'il
écrivît avec une facilité peu commune et sous une forme
élégante, qui attirait et retenait le lecteur, on peut s'éton-
ner d'abord que son Å“uvre soit moins importante que ne
le feraient supposer ses heureuses aptitudes.
   Toutefois, pour ceux qui l'ont connu plus intimement,
cela n'a rien de bien surprenant. Léon Roux avait plutôt
l'âme d'un poète que d'un écrivain. L'intérêt qu'il portait
à tout ce qu'embrasse le domaine des lettres, ne pouvait
suffire pour le déterminer à écrire et à publier. Les événe-
ments passés, de même que les simples théories de la
science moderne le laissaient généralement assez froid et
indifférent. A plusieurs reprises, on l'a vu aborder l'étude
de quelques chapitres de nos annales, mais il lui manquait
la patience ou plutôt la constance de l'érudit ; bientôt l'ar-
deur .des premiers jours s'éteignait et l'œuvre demeurait
inachevée.
   Pour qu'il prît la plume, il fallait qu'il fût sous l'influence
d'une émotion puissante, causée, soit par un sentiment de
vive admiration pour un homme ou une chose de son
temps, soit par l'indignation qu'il éprouvait en face d'un
acte ou d'une règle, qui lui semblaient une violation des
grands principes d'honnêteté et de justice, dont il était
si profondément pénétré.
  C'est sous l'empire de ce dernier sentiment qu'il écrivît
son livre du Droit en matière de sépulture, son plus important
ouvrage, œuvre d'un érudit et d'un jurisconsulte, mais