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LETTRES DE L'ÉCOLE NORMALE 325 J'écrirai aussi à mon frère quoiqu'il ne m'écrive pas. Heureusement les vacances approchent, et je le ferai bavar- der pour toutes les lettres qu'il ne m'a pas écrites. Oh ! Quel moment que celui où je vous reverrai. Mais hélas, je serai peut-être forcé de rester pour l'agrégation ; car c'est une grande affaire, et je serais bien imprudent de l'aborder l'année prochaine sans savoir ce que c'est ? Enfin nous verrons, et nous ferons pour le mieux, mais je brûle de vous embrasser. Adieu mon père, adieu ma bonne mère qui m'aimez tant, croyez, vous aussi, à l'amour de votre fils. 17 Samedi, iô mai 1840. MES BONS PARENTS, Quoique je vous aie écrit hier, je vais encore envoyer une petite lettre pour vous à M. Cozon, qui part demain. J'aime tant à causer avec vous 1 et puis, j'ai une heure de libre. Je suis vraiment bien content, quoique bien fatigué. Je viens de mettre la dernière main à mon travail pour M. Nisard. Il m'a coûté bien de la peine, mais enfin je n'en suis pas mécontent, et plusieurs de mes camarades qui en ont vu des fragments me disent que c'est bien ; malheu- reusement tout cela ne me répond pas du jugement de Nisard, et c'est surtout au sien que je tiens. Grâce à Dieu, c'est aujourd'hui que tout se décidera, car c'est à deux heures que je lirai publiquement mon ouvrage, car c'est un