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310 SOUVENIRS LYONNAIS ce sont des réceptions auxquelles l'imagination des organi- sateurs peut donner de l'originalité et de l'éclat, en utilisant les magnifiques salons, soit de l'Hôtel de Ville, soit de la Préfecture. Les récits du xix' siècle conservent le souvenir de deux fêtes très brillantes et très réussies : celle qui a été donnée à la duchesse d'Angoulême dans la cour du Palais Saint-Pierre, transformée et décorée ( i ) ; et celle qui a été donnée à l'empereur Napoléon III, accompagné de l'impératrice Eugénie en 1860, dans l'Hôtel de Ville, dont la cour était devenue un ravissant jardin en communication, par un escalier monumental, avec le premier étage (2). Le théâtre a été fréquemment utilisé comme salle de bal (3) avant que l'autorité administrative n'eût à sa dispo- sition les deux palais, l'Hôtel de Ville restauré et la Préfec- ture nouvelle. Il faut bien reconnaître qu'une salle de théâtre se prête admirablement à ces mises en scène et à ces ovations que les princes aiment et recherchent. Mais le vrai rôle du théâtre, dans le programme des réceptions officielles, c'est de fournir la distraction d'une représentation scénique, dite représentation de « gala ». Les ballets et les comédies ont été de tout temps vive- ment appréciés. Les princes, pendant qu'ils étaient à Lyon, allaient, avant qu'ils ne fussent réduits à la représentation officielle, très régulièrement et tous les jours à l'Opéra. La (1) Voir Journal de Lyon du 9 au 13 août 1814. La même fête, à peu de chose près, fut répétée pour le comte d'Artois. (2) Voir le Salut Public, 26 et 27 août 1860. (3) On peut citer, par exemple, les fêtes donnés au théâtre, lors du séjour de Napoléon et de Joséphine en 1802, et de nombreux bals dans la première moitié du xixc siècle, tel que celui offert au comte d'Artois, en 1814, par les officiers de la garde nationale.