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272 LES PEINTRES SUR VERRE A LYON satisfaction, mais elle était surtout un instrument de travail. Dans cette sorte de république de marchands, où le commerce des marchandises et celui de l'argent avaient la prépondérance, l'abondance des capitaux était nécessaire. L'usage de la fortune personnelle était d'ail- leurs discret. Le champ n'était pas dès lors favorable à la produc- tion d'individualités puissantes dans le personnel des arts et des métiers ; il ne l'était pas non plus aux initiatives hardies, aux hautes conceptions et aux raffine- ments imprévus. Les maîtres, artistes et ouvriers, vivaient de la vie du plus grand nombre, devaient compter avec la loi du prix, s'inspiraient le plus des intérêts locaux et des œuvres du travail. Cette condi- tion les a mis plus d'une fois en retard, à parler surtout de l'art, leur a imprimé un entraînement et un élan moindres et a donné moins de relief à des œuvres même excellentes, moins de notoriété aux hommes, quelle qu'ait été l'originalité ou l'habileté de ceux-ci. Revenons aux verriers. Ils faisaient tous sortes d'ouvrages. Ils fermaient avec des verrières de couleur à histoires les baies énormes ouvertes dans les murs des églises et des chapelles, et le souvenir n'est pas perdu des nombreux monuments qu'ils ont décorés de la sorte. Ils garnissaient de verres les reliquaires, les tableaux et les lanternes ; ils étaient souvent de simples vitriers selon l'acception que le mot a de nos jours. Quatre-vingts environ ont été inscrits dans les char- treaux comme étant à la fois peintres et verriers, pein-