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               EN ALLEMAGNE AU XVIIe SIECLE                   I75

A Budweis, qui se trouvait plus éloigné quePilsen des pays
occupés par l'ennemi, les accusés jouirent encore de plus
de liberté. Ils se visitaient, recevaient d'anciens cama-
rades, mangeaient ensemble, se promenaient à pied, en
voiture, donnaient des banquets, des concerts, des bals
auxquels assistaient des dames. Cette grande liberté paraît
singulière au premier abord. Mais si l'on réfléchit que
beaucoup de ceux qui accusaient Schaffgotsch désiraient
avant tout se faire attribuer ses biens après confiscation, on
peut croire qu'ils l'auraient vu volontiers prendre la fuite et
s'avouer coupable: ses biens ne l'auraient pas suivi, et la
la liberté qu'on lui accordait n'était peut-être qu'un
piège.
   Le Conseil de guerre avait dû d'abord se réunir à Vienne,
il le fut à Ratisbonne, afin d'être plus rapproché des offi-
ciers qui devaient en faire partie ( i ) . Cependant l'empe-
reur Ferdinand II se montrait enclin à l'indulgence et,
chose singulière pour son temps et pour lui, s'inquiétait de
l'opinion publique. On disait à l'étranger que les prison-
niers de Budweis étaient retenus sans motifs suffisants ;
l'empereur l'écrivait à son fils.
   La trahison de Wallenstein était loin d'être certaine,
mais elle avait été affirmée avec une telle énergie et
dépeinte sous des couleurs si noires par les généraux et les
ministres, que les principaux accusateurs : Gallas, Schlicket
les autres, auraient éprouvé les plus grands embarras si les
accusés avaient été acquittés.
   Les événements de la guerre retardèrent le procès. Le


   (1) Commencement de juillet 1634. Les Impériaux, commandés par
le roi de Hongrie, assiégeaient alors Ratisbonne qu'occupaient les
Suédois.