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 I76              UN PROCÈS DE LÈSE-MAJESTÉ

 roi de Hongrie avait, en effet, pris Ratisbonne le 28 juil-
 let 1634, et battu les Suédo-Saxons à Nordlingen le 6 sep-
 tembre de la même année. Il en résulta que la procédure
 demeura suspendue pendant plus de six mois. Le 11 jan-
 vier 1635, l'-empereur écrivit à Gallas de hâter l'affaire et,
 peu de temps après, les prisonniers furent transférés de
 Budweis à Ratisbonne où ils arrivèrent le 18 février (1).
    Deux jours auparavant, le roi Stanislas de Pologne avait
 écrit pour la seconde fois à l'empereur (2) en faveur de
 Schaffgotsch. Il rappelait que le baron appartenait à la
 haute noblesse de Silésie, qu'il avait, par ses services, bien
 mérité de la maison d'Autriche, et qu'en embrassant le
parti de Wallenstein, il avait plutôt obéi à de mauvais
conseils que suivi son inclination naturelle. Cette lettre
n'eut pas plus de succès que la précédente, et cela vint
peut-être de ce qu'on accusait Schaffgotsch d'avoir voulu
donner à la Pologne une partie de la Silésie.
   Le Conseil de guerre se réunit à Ratisbonne le 15 mars,
sous la présidence du feld-maréchal-lieutenant baron de
Gœtz (3). Après avoir examiné les actes du procès, le
Conseil fut d'avis, à l'unanimité, de traduire à sa barre tous
les accusés.
   Le lendemain, Nicolas Staffier, grand prévôt et capitaine
de justice, lut devant le Conseil l'acte d'accusation (4). Il
rappela que Wallenstein, comblé de faveurs par l'empereur,


  (1) On les avait embarqués sur le Danube.
  (2) Il avait aussi écrit une lettre au roi de Hongrie.
  (3) Le Conseil était composé de deux généraux, quatre colonels, etc\
  (4) Les accusés, outre Schaffgotsch, étaient : Jean-Ernest, baron de
Schenfferberg, Ernest-George de Sparr, François-Guillaume Mohr de
Waldt, Pierre Losy et Bernard Hœmerle.