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io8 SOUVENIRS LYONNAIS
Cette belle industrie avait procuré, pendant le xvne siècle,
à la ville de Lyon gloire et richesses (i) ; le Consulat veut
s'en faire honneur. Il dispose au rez-de-chaussée de l'Hôtel
de Ville, dans la salle de l'Abondance, des métiers à tisser,
et dans la salle de la Juridiction de la police, en face, tout
ce qui concerne le tirage de l'or, les outils, rouets, moulins,
soit des guimpiers, soit des fileurs, soit des écacheurs (2).
De sorte que les princes, en venant à l'Hôtel de Ville,
voient des ouvriers tisser la soie et étirer les fils d'or.
A partir de ce moment il fut décidé que tout visiteur
illustre serait appelé à se rendre compte des opérations de
cette double industrie.
Jacques III, roi d'Angleterre, voyageant en 1711 sous
le nom de chevalier Saint-Georges (3), Madame Charlotte-
Adélaïde d'Orléans, fille du Régent, passant par Lyon, en
1720, pour aller épouser le duc de Modène (4), dom Philippe,
(1) Les échevins déclarent qu'il y avait à Lyon au xvn« siècle
10.000 métiers de soieries faisant subsister plus de 14.000 ouvriers, et
8.000 métiers de galons, rubans et passements. De plus, 150 moulins
ouvraient annuellement 2.000 balles de soies (Archives, BB, 260).
(2) Voir quelques indications sur l'Industrie du tirage de l'or en
1699 dans Archives, BB, 258.
La salle de l'Abondance, dans le vestibule de l'Hôtel de Ville, est
celle qui est à droite en entrant par la place des Terreaux ; la salle de
la Juridiction de la police est la salle à gauche.
(3) Archives, BB, 272. La réception faite à Jacques III n'est pas men-
tionnée dans le recueil des entrées solennelles publié chez Delaroche,
en 1752, ni celle faite à la douairière de Pologne en 1714 (Archives, BB,
275). Le recueil ne comprend, en effet, que les entrées solennelles des
souverains et princes français.
(4) Archives, BB, 282. La princesse trouva les tisseurs de soiedans la
salle du Conseil, les tireurs d'or dans la salle des Portraits, la collation,
composée de confitures, fruits et glaces, dans la chambre du Consulat.