Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       DE I496 A 1896                          IO7

« l'entrée de la nuit, on fut frappé tout à coup d'un spec-
« tacle des plus grands et des plus beaux qu'on puisse ima-
« giner. La montagne de Fourvière et celle des Chartreux
« qui commandent, l'une et l'autre, la Ville et qui forment,
« le long de la Saône, comme une manière d'amphithéâtre
« de plus d'une demi-lieue de circuit, parurent dans un
« instant éclairées d'un nombre prodigieux de pots à feu
c( d'une invention particulière et arrangés avec beaucoup
« de symétrie. Les maisons des communautés et les mai-
c sons des bourgeois, dont les collines sont couvertes,
 e
« accompagnaient cette illumination générale par des
« illuminations particulières ; et l'on distinguait avec
« .plaisir sur les montagnes en feu des pyramides ardentes,
« des clochers embrasés et des galeries rayonnantes. Les
« maisons qui sont bâties sur les deux bords de la Saône,
« et qui occupent l'espace de plus d'une demi-lieue depuis
« la porte Saint-Georges jusque fort au-delà de celle de
« Vaise étaient éclairées d'un nombre infini de lanternes
« qu'on avait placées aux deux côtés de chaque fenêtre.
« L'illumination du reste de la ville, qui fut générale
« pendant quatre nuits, était semblable à celle des
« quais (1). »
   Ne croit-on pas entendre le récit du spectacle gran-
diose que la date du 8 décembre ramène depuis 44 ans
dans notre cité ? (2)
   Mais ce n'est pas tout, et une autre innovation est à
signaler. L'industrie de la soie apparaît au xvme siècle
comme aliment de la curiosité.


  (1) Archives, BB, 260.
  (2) M. Bleton, Lyon pittoresque, p. 136, cherche par des gravures à
donner une idée de l'effet de ces illuminations.