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                          DE 149e A 1896                             25

   Les entrées solennelles sont instructives à un autre point
de vue que j'ai déjà signalé : elles renseignent sur le déve-
loppement et les embellissements de la ville située entre
la Saône et le Rhône, où nous avons pénétré en quittant
le côté du Royaume.
   Au seizième siècle, les limites de la cité au nord et au
sud sont tracées par les couvents qui possèdent, tous, de
larges jardins; à L'est coule le Rhône, et, à l'ouest, la Saône.
La population est entassée dans les maisons qui entourent
l'église Saint-Nizier.
   M. Bleton appelle avec raison l'église de Saint-Nizier (1),
« la cathédrale municipale ». Les bourgeois de la commune
l'ont élevée et décorée pour l'opposer à la cathédrale aris-
tocratique de Saint-Jean. Chaque année, le 21 décembre,
jour de la Saint-Thomas, les assises pour la nomination
des magistrats consulaires y sont tenues.
   Le Consulat est l'âme de la commune. Celle-ci comprend
un grand nombre de corps de métiers, qui y apportent la
vie et la richesse. Elle est le centre de l'industrie et du petit
commerce : aussi le développement de la population y
est-il rapide. On peut en juger par l'énumération des
membres des corps de métiers, qui, conduits par leurs
capitaines, prennent régulièrement place dans les ,'cortèges



   (1) M. Bleton, Lyon pittoresque, chapitre V.
   L'église. Saint-Nizier a été le premier siège épiscopal de Lyon, elle
est, au xvi« siècle, église collégiale et paroissiale.
   Les habitants de la cité orientale ont toujours tenu à se séparer des
habitants de la cité occidentale. M. Bleton insiste sur cet antagonisme,
p. 89 et suiv., qui est le résultat de la lutte contre l'archevêque,
l'ancien suzerain.                                  ,