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26 SOUVENIRS LYONNAIS officiels ( i ) , où ils précèdent les Nations, c'est-à -dire les délégués des commerçants étrangers qui habitent.à Lyon, Lucquois, Florentins, Milanais, Suisses et Allemands. Chaque corporation a sa confrérie ; chaque confrérie a sa chapelle ou son oratoire, soit à l'église Saint-Nizier, soit à l'église de Saint-Bonaventure, soit à l'église des Jacobins (2). Ce sont les corps de métiers qui donnent la vie à la commune. A mesure que les bourgeois et les artisans croissent en nombre, les maisons sont surélevées. Puis les couvents, tentés par la spéculation, se décident à utiliser en locations une partie de leurs immeubles, et à ouvrir des rues à travers leurs jardins (3). Le courant des constructions se porte simultanément au nord et au sud. On assiste à un développement merveilleux de la ville encaissée entre le Rhône et la Saône; et ce mouvement, commencé au sei- zième siècle, considérablement accru au dix-septième siècle, se prolonge durant le dix-huitième. Il est facile de le constater, en comparant entre eux le grand plan scéno- graphique de seizième siècle, le plan dessiné par Simon (1) Voir leur énumération et la description de leurs costumes pitto- resques dans le récit de l'entrée solennelle de Henri II en 1548. (2) M. Bleton en a conservé le souvenir; voir Lyon pittoresque, cha- pitre 1 er , consacré au quartier des Cordeliers, et chapitre V, consacré au quartier Saint-Nizier. (3) Les transformations que subit la ville par suite des aliénations faites par les Augustins, les Carmes, les Cordeliers, les Jacobins, les Célestins et les Dames de Saint-Pierre, sont soigneusement décrites par M, Bleton, Lyon pittoresque. Ce sont de précieuses indications historiques. Parmi les gravures d'Israël Silvestre, faites de 1649 à 1652, il y a une vue de l'église de Saint-Bonaventure, qui montre les maisons adossées au cloître des Cordefiers, et une vue de la place qui a été prise sur les jardins du couvent des Jacobins.