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                          SALON DE 1877                       1S3

   nuages et les moissonneurs font diligence. Le ciel est bien
  rendu, les blés et le premier plan sont d'une rigoureuse
  exactitude ; le sombre massif d'arbres surtout est d'un style
  et d'un ton qui font le plus grand honneur à l'artiste.
     C'est à M. Perrachon qu'il faut demander l'art de créer des
  fleurs vivantes, animées, pleines d'éclat et de fraîcheur. Les
  Roses en deuil sont le triomphe du genre, et les accessoires
  sont si bien choisis !
     Le Perron fleuri de M. Reignier témoigne d'une grande
 science et d'un pinceau sûr de lui. Pourtant nous préférons
 la délicatesse, les détails charmants, le tapis, les vases peints
 de sa petite toile.
     Après de patientes recherches, nous avons découvert, vers
 les cintres, à une hauteur incommensurable, une des toiles
 de M. Edouard Pourchet. Mais il nous eût fallu un télescope
 pour y apercevoir des détails complètement perdus pour
 l'œil des visiteurs. Il nous a semblé que ce tableau avait une
 grande allure et une magnifique puissance d'effet. La lumiè-
 re y éclate avec franchise et une grande finesse de ton. Cette
 masse de pivoines presque toutes blanches ou d'un rose très-
 fin s'enlèvent néanmoins les unes sur les autres avec un
 dessin correct et un modèle des plus serrés. Le drapeau
 rouge a des plis très-réussis, mais le pot émaillé nous a
 paru d'une forme malheureuse et s'il eût été diminué, le
tableau y aurait certainement gagné.
    Avec Mme Puyroche-Wagner, MM. Corpet, Bruyas et
Sibuet, l'art est en bonne voie. Les Coquelicots de M. Rivoire
et les fruits savoureux de M. Philippe Rousseau complè-
tent le groupe. M. Castex-Desgranges arrive à son tour
avec les fleurs un peu froides de l'arrière-saison.
    Laissons l'heureux M. de Cocquerel avec sa canne à pèche
et voyons les dessins. Ce sont les beaux fusains de M. Appian
et de M. Agassis, les portraits au crayon de MM. Flandrin,
Armbruster et Bidault, les Tireurs d'arc (d'après Raphaël)
de M. Miciol. Puis, une très-remarquable gravure due au
burin de M. Danguin : la Déposition du Christ, d'après