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152                     SALON DE 1877
 et la nature alpestre. Le Mont-Cervin, frappé par les rayons
 solaires, resplendit avec des nuances infinies.
    Les marines de M. Appian ne sont pas moins recherchées.
 Ajoutons qu'il est peut-être plus vrai, plus simple, plus
 consciencieux dans l'imitation de la nature. Rien ne laisse
 à désirer dans son Port de Collioure ; et sa Méditerranée un
jour de mistral ? Comme la vague, est animée et comme en
 la voit s'avancer !
    Il serait impossible de passer en revue^toutes les marines,
 tous les paysages qui ont quelque valeur. Contentons-nous
 de citer M. Chevallier pour sa Vue de Fréjus et M. Musin
pour ses Caboteurs flamands ; pour le paysage, la belle cou-
 leur de M. Maniquet, les tons légers de M. Beauverie dans
 ses bords de l'Oise, la mélancolie de M. Zuber.
    En cherchant la vigueur et les oppositions, M. Girier
 rencontre trop souvent la lourdeur ; ses nuages sont de
 plomb.
    M. Georges s'est résumé dans ses Rochers de Rossillon ;
 entre un saule tout à fait manqué et un coteau à peine ébau-
 ché, il y a un soleil couchant qui perce le feuillage et vient
 se réfléchir dans un ruisseau : cet endroit-là est excellent.
 M. Allemand a aussi un Torrent d'Artemare qui.'est assez
 heureux comme couleur, mais incomplet dans le dessin.
    Pourquoi faut-il que M. Langerock ait gâté le paysage de
 son Chasseur de serpents par les éclats bruyants jetés au
travers du taillis ? La hardiesse de son couteau ne connaît
pas d'obstacle ; il y a pourtant là des profondeurs humides qui
rachètent bien des torts.
    Quant à M. Dallemagne, il n'emploie guère la truelle ;
 c'est par le dessin qu'il commence un tableau et c'est par
 lui qu'il est arrivé. Décembre ferait le pendant de l'excellente
 toile qu'il avait exposée en 1875 ; de vieux chênes dépouil-
 lés, des broussailles couvertes de leurs feuilles mortes, et
 là-bas les eaux tranquilles de l'étang. Le Champ de la Haute-
  Bresse nous a fait plus de plaisir, parce qu'il était plus nou-
  veau pour nous. C'est bien simple : la chaleur amoncelle les