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414 qui s'élèvent aux étages supérieurs pour redescendre en se réduisant en farine ; l à , ce sont les tarares ; plus loin, les blutoires qui opèrentleurs révolutions plus ou moins rapides, e t , au milieu de ce travail général, ce qui vous frappe le plus, c'est de ne point voir de travailleurs. On entend le mouvement d'une nombreuse population ouvrière et on se trouve dans la solitude d'un atelier abandonné ; chaque appareil marche seul, pour ainsi dire, chaque travail s'effectue comme de lui- même; on dirait qu'il en est de ces mouvements comme de ceux de la mécanique céleste , qui s'accomplissent par eux- mêmes , en vertu des lois primordiales qui leur ont été ori- ginairement imposées. Ici la cause première, la force motrice y c'est la vapeur. La vapeur enlève les sacs , vanne le grain , le broie, le blute , le tamise en son, reprain et farine, et emmagasine ses produits; ils sont estimés entre tous et préférés sur nos marchés par la finesse, l'uniformité du grain et la supériorité de leur qualité. Est-il, je vous le demande , d'ouvrier plus parfait, de ser- viteur plus assidu, d'esclave plus docile , de travailleur plus infatigable? Qui de vous n'a pas été affligé de la vue de ces malheureux chevaux de manège, péniblement courbés sous les coups d'un fouet abrutissant ? I c i , au contraire, on contemple avec satisfaction et orgueil ces grandioses et élégants mécanismes, source de richesse , œuvre de génie et d'audace, qui fonc- tionnent avec aisance et grâce , dévorent l'ouvrage avec une rapidité que l'œil a peine à suivre. En quittant cette magnifique usine , nous franchissons la Gare, toujours calme et silencieuse , sur laquelle sont jetées plusieurs lignes derail-ways, qui amènent à divers entre- pôts la houille du bassin de la Loire. Plus loin sont les remises du chemin de fer , avec ateliers de charronage et de répara- tion. L à , vous pourrez voir des machines locomotives, dont une seule remorque plus de trente wagons chargés.