Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               557
 de la colonne de Saône, qui s'était dirigée sur la place de la
 Feuillée, ne fut parvenue à se rendre maîtresse de la Bou-
 cherie-des-Terreaus. Après une vive résistance, les grenadiers
 de la section du port du Temple viennent à bout de chasser les
 partisans de la Municipalité de la place de la Boucherie. Les
volontaires du Mont-Blanc font leur retraite sur l'Hôtel-de-
 Ville, et les sections avancent leur pièce sur la place des
 Carmes. Les canonniers pointent la pièce contre l'hôtel de
 Milan et les cafés de la place des Terreaux, où se voyaient
 quelques centaines de partisans de la Municipalité. La pièce
tire; elle éclate avec un fracas épouvantable. Un canonnier
est tué et quatre sont blessés. Cette pièce était celle en fer
coulé qui appartenait à la section du Port du Temple.
   « On envoie aussitôt à l'arsenal chercher une autre pièce.
En attendant, on se retranche dans la cour des Carmes, et
le feu le plus vif s'engage sur la place. Les assaillants char-
geaient leurs armes dans la cour ; chacun s'avançait un peu
sur la place, lâchait son coup de fusil et rentrait. Plus de
2000 coups de fusil furent tirés de cette manière ; et quand
la pièce qu'on attendait de l'arsenal fut vernie, elle fit de
même. Après avoir tiré plusieurs coups à mitraille, on eut
recours aux boulets. Le premier qui fut lancé contre l'Hôtel -
de-Ville, vint frapper dans une inscription qu'on lisait jadis
à l'un des piliers du vestibule. Les éclats du marbre blessè-
rent à la joue l'officier municipal Hoch et quelques autres in-
dividus. Le second boulet abattit la corniche de la fenêtre
de la salle, au coin de la rue Puits-Gaillot, où le comité de
Salut public tenait ses séances. Plusieurs carreaux de la
croisée furent brisés ; un morceau de verre tomba sur la ta-
ble, entre le maire et le président du comité.
   « Le représentant du peuple Gauthier voyant la cause de
la Municipalité perdue, prend le parti d'envoyer des parle-
mentaires aux assaillans. Ces parlemenlaires se présentent
sur la place des Carmes la crosse du fusil en l'air. Les offi-
ciers des volontaires du Mont-Blanc viennent également et