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 St-Benoît et venait de se faire reconnaître par les sentinelles,
 lorsque le commandant Barbier arrive. Barbier monte sur le
 parapet du quai, harangue son bataillon , lui montre une
 réquisition signée du Sr Julliard, comamndant général de la
 garde nationale , et lui fait rebrousser chemin. Il conduit
 le bataillon sur la place des Terreaux. Quand !a tète de la co-
 lonne est arrivée à l'angle de la place et de la rue Romarin ,
 Barbier commande halte ! Le bataillon s'arrête et demeure en
 colonne. Il était près de deux heures. Le commandant Bar-
 bier s'approche alors d'un individu décoré de I'écharpe d'offi-
 cier municipal, et qu'accompagnait le chef de légion Riard
 suivi d'un adjudant. Après quelques minutes d'entretien,
 Barbier se tourne vers le bataillon, et demande aux citoyens
 qui le composent s'ils ne sont pas disposés à faire servir leurs
 corps de rempart aux autorités constituées. Nombre de voix
 répondent : Nous respectons les autorités constituées ; mois nous
 déclarons que la Municipalité a perdu notre confiance et celle
 du peuple.
   « A ces mots, l'officier municipal s'écrie, en menaçant
le bataillon : Vous ne voulez point de Municipalité ? Eh bien,
nous vous tenons. Le chef de légion Riard lire son sabre en
criant aux troupes municipales : Voici des factieux gui ne veu-
lent point de Municipalité; citoyens, feu ! feu ! et qu'aucun n'é-
chappe. L'officier municipal, le chef de légion Riard et l'ad-
judant se retirent à l'Hôtel-de-Ville; un coup de fusil pari
alors du balcon. Le commandant Barbier se réfugie à l'Hôtel-
de-Ville, et le canon de la Municipalité fait aussitôt une dé-
charge sur le malheureux bataillon de la Pêcherie dont les
armes n'étaient pas seulement chargées.
   « Plusieurs citoyens du bataillon sont tués , beaucoup son t
blessés ; la plus grande partie s'enfuit par les allées de tra-
verse donnant de la place des Terreaux dans la grande rue
Ste-Catherine; quelques-uns sont arrêtés, accablés d'injures
et de coups, conduits à l'Hôtel-de-Ville et enfermés dans les
caves de la Municipalité ; deux pauvres blessés sont achevés