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852 St-Benoît et venait de se faire reconnaître par les sentinelles, lorsque le commandant Barbier arrive. Barbier monte sur le parapet du quai, harangue son bataillon , lui montre une réquisition signée du Sr Julliard, comamndant général de la garde nationale , et lui fait rebrousser chemin. Il conduit le bataillon sur la place des Terreaux. Quand !a tète de la co- lonne est arrivée à l'angle de la place et de la rue Romarin , Barbier commande halte ! Le bataillon s'arrête et demeure en colonne. Il était près de deux heures. Le commandant Bar- bier s'approche alors d'un individu décoré de I'écharpe d'offi- cier municipal, et qu'accompagnait le chef de légion Riard suivi d'un adjudant. Après quelques minutes d'entretien, Barbier se tourne vers le bataillon, et demande aux citoyens qui le composent s'ils ne sont pas disposés à faire servir leurs corps de rempart aux autorités constituées. Nombre de voix répondent : Nous respectons les autorités constituées ; mois nous déclarons que la Municipalité a perdu notre confiance et celle du peuple. « A ces mots, l'officier municipal s'écrie, en menaçant le bataillon : Vous ne voulez point de Municipalité ? Eh bien, nous vous tenons. Le chef de légion Riard lire son sabre en criant aux troupes municipales : Voici des factieux gui ne veu- lent point de Municipalité; citoyens, feu ! feu ! et qu'aucun n'é- chappe. L'officier municipal, le chef de légion Riard et l'ad- judant se retirent à l'Hôtel-de-Ville; un coup de fusil pari alors du balcon. Le commandant Barbier se réfugie à l'Hôtel- de-Ville, et le canon de la Municipalité fait aussitôt une dé- charge sur le malheureux bataillon de la Pêcherie dont les armes n'étaient pas seulement chargées. « Plusieurs citoyens du bataillon sont tués , beaucoup son t blessés ; la plus grande partie s'enfuit par les allées de tra- verse donnant de la place des Terreaux dans la grande rue Ste-Catherine; quelques-uns sont arrêtés, accablés d'injures et de coups, conduits à l'Hôtel-de-Ville et enfermés dans les caves de la Municipalité ; deux pauvres blessés sont achevés