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. 137 ftîais la plus noble et la plus chère dépouille, fut le corps de l'illustre, du séraphique Jean Fidenza, plus connu sous le nom de S. Bonaventure (1). Il fut l'ame de l'un des plus fameux laire. Il en est encore ainsi dans beaucoup de villages. Ce fut en 1557 que les Cordeliers cédèrent aux échevins, moyennant une rente annuelle de cent li- vres, leur cimetière, la place actuelle. En 1748, le Consulat y éleva à ses frais une belle croix de pierre, en remplacement de la très-ancienne crois qui tombait de vétusté. Elle fut elle-même remplacée, en 1768, par une grande .colonne cannelée, haute de soixante-cinq pieds, et surmontée d'une statue indiquant du doigt le Méridien. C'est une Uranie par Clément Jayet. (1) Il naquit à Bagnaréa, ville épiscopale de la Toscane, en 1221. Miraculeu- sement .guéri, à l'âge de quatre ans, par saint François d'Assise , il porta depuis le nom de Bonaventure, moins encore pour garder le souvenir du bienfait, que par respect pour le bienfaiteur, qui, l'ayant vu revenir à la vie, s'était écrié , dans le transport de sa joie : 0 buona ventura ! Après avoir étudié avec succès dans les universités d'Italie, il alla dans la province de Borne, et prit l'habit de Frère-Mineur à l'âge de vingt-deux ans. Profés, on l'envoya étudier à Paris, soua le célèbre Alexandre de Haies; et là , nouveau Grégoire de Naziance, il rencontre un nouveau Basile f Thomas d'Aquin de- vint l'ami de Bonaventure. A l'âge de trente-trois ans il remplace Alexandre dans la chaire publique; il est reçu docteur en 1256, avec son ami. La même année il est élu général de l'ordre, trente ans après la mort du pieux fon- dateur. En 1265, Clément IV l'ayant nommé à l'archevêché d'York, ne pat résister à ses instances et le déchargea du fardeau. En 1274, le saint pape Grégoire X , qui lui devait son élection , le fit cardinal, évéque d'Albano, et lui enjoignit de se rendre au concile convoqué à Lyon; Bonaventure en fut l'ame. Sa doctrine, son éloquence , sa douceur, persuadèrent les Grecs, qui le nommèrent Entichés ; ils signèrent le pacte du retour. Â la fin de la quatrième session, il tomba gravement malade. Ses forces furent bientôt épuisées. Le souverain pontife, de qui la vertu, le mérite et les travaux de Bonaventure étaient si bien connus, ne le quitta point a cet instant suprême ; il voulut lui administrer lui-même l'extrême-onction, ses vomissements l'empêchant de recevoir le viatique. On lisait encore au dernier siècle, sur la porte de la chambre où mourut Bonaventure, une inscription qui rappelle un fait si glorieux à sa mémoire. Il s'endormit au Seigneur le 14 juillet 1274, dans la cinquante-troisième année de son âge. Son oraison funèbre fut pro- noncée par Pierre deTarentaise, évéque d'Ostie. Le lendemain, dans la cin-