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112 qui venaient par la Saône ne fussent arrêtées, assiégea Thois- scy, y mit une forte garnison, ainsi qu'à Châtillon et à Belleville (1590). Telle est à -peu-près l'histoire de la petite ville qui nous occupe. Les monuments anciens y sont très-rares; l'attention ne peut s'y fixer que sur l'église qui est très-belle et qui fui érigée vers le XIe siècle par Humbert II. On y remarquait, avant la révolution de 89, les tombeaux de plusieurs princes de la maison de Beaujeu, parmi lesquels on distinguait celui de Guichard IV, sire de Beaujeu, connétable de France, décédé le 9 mai 1265 ; de Louis de Beaujeu, aussi conné- table de France, décédé le 23 août 1296-, d'Edouard I , sire de Beaujeu et maréchal de France s décédé le 3 novembre 1351. Belleville possédait une commanderie de l'ordre de Malte; les drapeaux de la ville étaient, comme ils le sont encore, les fleurs de lys d'or exceptées, d'un fond vert, portant au milieu une salamandre dans le feu, avec ce mot : Durabo. Quoiqu'il en soit de sa grandeur et de ses prospérités pas- sées , Belleville possède aujourd'hui un hôpital assez riche- ment doté, dont la propreté exquise approche du luxe;des écoles ou l'indigence est admise à . recevoir une instruction gratuite ; une salle où 12 enfants pauvres sont élevés et en- tretenus jusqu'à l'âge de 18 ans; des promenades agréabless, un pont suspendu sur la Saône et une halle aux grains, nou- vellement construite, où les céréales de la Bresse sont offertes en abondance aux habitants des montagnes voisines dont le sol, consacré à la culture de la vigne, produit l'excellent vin du Beaujolais. Je n'ai rien à dire du caractère de la société ; vous avez assez habité la province pour savoir, qu'en général, elle estime le talent et qu'elle aime la franchise, surtout quand elle se montre avec celle délicieuse urbanité qui lui fait re- gretter les hommes qu'elle n'a pu voir qu'à leur passage. : Ch.