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LE SALON DE PARIS 347 pinceau de ce maître dans un genre que l'on semble avoir un peu abandonné, peut-être parce qu'il est des plus diffi- ciles; cette toile vaut beaucoup mieux que les vaches rousses de Au soleil de M. Victor BINET acquis cependant par l'État. Floraison, de Mllc Jeanne RONGIER, de Mâcon, est une charmante jeune fille qui, nue et couchée, cueille une fleur sur le bord d'un étang; encore une peinture d'une touche élégante, facile et déjà admirée. Nous préférons Sommeil au Réveil de MI,e CHARDERON et signalons avec plaisir l'intérieur d'une des salles du Louvre où se trouve la Diane de Poitiers de]. Goujon, par MIle DÉTANGER. Au Champ de Mars, voici trois artistes de notre région : Le premier, toujours s'attaquant avec un entrain inlassable à tous les sujets, allant du puissant au doux, du plaisant au sévère, après les moines égrillards, les sombres mineurs, les plaisirs de la table faisant place aux horreurs du grisou, déployant comme toujours la fraîcheur de sa palette dans ses portraits, c'est M. FRAPPA; on le reconnaît vite, car si certains donnent des tons anémiques à leurs personnages les siens réjouissent le cœur de leur bonne santé; puis au Champ de Mars, le nombre des œuvres n'est pas compté et il nous montre quatre portraits, une Nymphe, les Trieuses de charbon et le Grisou. Du second, M. Aimé PERRET, nous en avons trois : Premier Aveu, le Tambour du village et le Noël des Vieux. Ce dernier est un grand tableau qui eût peut- être gagné à être exécuté sur de plus petites dimensions; ce sont en effet deux vieux assis à une table vis-à -vis l'un de l'autre dans un intérieur rustique. La vieille femme lit et son compagnon écoute; si la peinture est très nette, peut- être même dure et sèche, l'effet est vigoureux. Enfin du troisième, M. Firmin GIRARD, six scènes amusantes au soleil ; de petits personnages s'agitent dans le paysage au